Saisie record de cocaïne : Ce n’était pas leur premier coup d’essai pour une marchandise estimée à 18 millions d’euros

Un gros coup de filet à l’issue d’une enquête qui aura duré 3 mois

Au cours du mois de juillet 2020, les militaires de la compagnie de gendarmerie de Matoury ont recueillis des éléments relatifs à un trafic de stupéfiants d'envergure, transitant par la Guyane. Les premiers éléments d'enquête ont permis de vérifier le sérieux des éléments réunis, justifiant I ‘ouverture d'une enquête judiciaire, rapidement pilotée par le parquet de la JIRS de Fort-de-France. A I ‘issue d'une enquête préliminaire d'un mois, une information judiciaire a été confiée à un magistrat instructeur spécialisé. Les investigations, menées conjointement par I'OFAST Antilles-Guyane et Ia gendarmerie en Guyane, ont permis aux enquêteurs de détecter fin septembre un départ imminent

Une opération de police judiciaire mobilisant une cinquantaine de gendarmes et une dizaine d’enquêteurs de l’OFAST 

Cette opération a permis de mettre la main sur une quantité de 594 kilogrammes de cocaïne, conditionnes en 18 sacs en toile, accompagnés d'un plomb de fermeture de container. La marchandise a été trouvée dans un véhicule Citroën BERLINGO, aux abords du port de Degrad des Cannes à Rémire Montjoly.

Le conducteur dudit véhicule ainsi que les occupants d'un second véhicule qui se trouvait proximité immédiate, ont été interpelles. Un quatrième individu, mis en cause par les éléments de l'enquête, a également été interpelle à l'intérieur du port. Les quatre ont été placés en garde a vue.

(Photo : gendarmerie de Guyane)

Quatre hommes interpellés dont un résidant au Suriname

Agés entre 26 et 56 ans, trois des personnes interpellées sont nées en Guyane, le dernier étant Haïtien. L'un d'eux était établi au Suriname, tandis que les trois autres demeuraient en Guyane, à Matoury et Cayenne.  Deux d'entre eux déclaraient ne pas avoir de profession, I'un se déclarait comme étant orpailleur et négociateur en bois au Suriname, tandis que le dernier était employé dans une entreprise de transport maritime et manutention portuaire œuvrant sur le port de Rémire-Montjoly

Trois d'entre eux ont accepté de faire des déclarations au cours de leur garde à vue, tandis que le dernier a fait le choix de garder le silence.

« A ce stade de l'enquête, il apparait que cette organisation criminelle avait mis en place une filière de transport de cocaïne entre le Suriname et l’Europe, en transitant par les infrastructures portuaires de Guyane », indique le parquet de Fort-de-France.

La technique employée : le Ripp-on/Ripp-off et peut être pas utilisée pour la première par ce groupe

La technique employée était celle communément appelée de « Ripp-on / Ripp-off », consistant à polluer des containers légaux en y intégrant de la drogue, celle-ci étant ensuite déchargée en Europe, soit à l'intérieur du port, soit à l'extérieur. Ce type d'organisation est complexe à mettre en œuvre car elle suppose des complices dans les ports de départ et d'arrivée, mais elle est particulièrement lucrative : la quantité découverte dans cette affaire représente celle transportée par plus de 400 mules transitant par la voie aérienne depuis la Guyane. La valeur de la marchandise saisie dans cette affaire, une fois parvenue en Europe, était d'au moins 18 millions d'euros (et encore nettement plus une fois recoupée et revendue au détail).

« A ce stade de l'enquête, il apparait que ce n'était pas la première fois que cette organisation procédait à ce transport de stupéfiants vers l'Europe par la voie maritime. Les ports de destination étaient ceux du Havre et d'Anvers », indique le procureur de Fort-de-France.

Les perquisitions menées ont d'ores et déjà permis de mettre la main sur plus de 50 000 €, trois vehicules de luxe (AUDI Q5, AUDI A7 et RENAULT TALISMAN), un JET SKI et une motocyclette HONDA).

Une affaire tranférée au tribunal de Fort-de-France

A l'issue de leur garde à vue, les quatre personnes interpellées ont fait l'objet d'un mandat d'amener, dans cette procédure ouverte des chefs notamment d'importation  et exportation en bande organisée de produits stupéfiants, faits pour lesquels les auteurs encourent une peine de 30 années de réclusion criminelle. Les quatre individus doivent être présentés au magistrat instructeur de Ia JIRS (Juridiction inter-régionale spécialisée) de Fort-de-France dans le courant de Ia semaine. L'enquête se poursuit afin de préciser l'ampleur de ce trafic, et le lien exact des divers protagonistes.

sources : JIRS de Fort-de-France