themes/default/item_post.html.twig

Orpaillage illégal : un préjudice de 4 millions saisis en 7 semaines

Sous l’autorité du préfet de la région Guyane et du procureur de la République, pendant sept semaines entre octobre et décembre, des forces de gendarmerie appuyées par des militaires des forces armées en Guyane (FAG) ont été engagées dans une opération dite « renforcée » de lutte contre l’orpaillage illégal, dans le cadre de la mission HARPIE à Grand-Santi et Papaïchton.

  • Par: adminradio
  • Date:

Les composantes terrestre, aérienne et maritime des forces armées en Guyane ont toutes été mobilisées dans le cadre de cette opération. Au plus fort de l’opération, plus de 500 soldats ont été déployés. Entre le 21 octobre et le 9 décembre 2022, des gendarmes et des militaires du 9ème régiment d’infanterie de Marine (RIMa) et du 3ème régiment étranger d’infanterie (REI), mis en place par voie terrestre, fluviale ou par les moyens aériens de la base aérienne 367 « Capitaine François Massé », ont ainsi été déployés dans l’Ouest guyanais, sur les zones prioritaires définies par le Préfet et le procureur de la République. Les moyens maritimes ont quant à eux été mobilisés sur le littoral pour intercepter les flux logistiques.

Le bilan est conséquent : le préjudice financier des saisies réalisées s’élève à environ 4 millions d’euros.

« L’objectif de cette opération majeure était de neutraliser et tenir les principaux sites du bassin de Beiman et des zones Lipo-Lipo, Atouka, Papaïchton et Dorlin, afin de précipiter le départ des garimpeiros hors du territoire » , indique la préfecture.

Pour l’occasion, le 9ème RIMA a déployé son poste de commandement à Grand-Santi, le long du fleuve Maroni et le 3ème REI a conservé un poste de commandement tactique en forêt.

« La première phase de l’opération a permis aux gendarmes et aux militaires de cloisonner la façade du fleuve Maroni et du littoral et de s’infiltrer en profondeur pendant une semaine. La multiplicité des actions de harcèlement, d’insertion par voie fluviale et en quad, de reconnaissance et de déception a eu pour effet de déstabiliser les orpailleurs illégaux. La deuxième phase, dite phase « d’effort », a consisté à exploiter les premiers effets obtenus en neutralisant les sites illégaux des orpailleurs de la façade nord-ouest de la Guyane. »

Cette étape majeure a produit un bilan conséquent : plus de 900 carbets démantelés, et saisie de 140 moteurs, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs, 6 concasseurs, 90 groupes électrogènes, plus de 30 000 litres de carburant, plus de 12 km de tuyaux de chantier, 3kg de mercure, 750 gr d’or, et plus de 50 tonnes de matériel et denrées diverses. Le préjudice financier de ces saisies s’élève pour l’adversaire à environ 4 millions d’euros.

Enfin, du 4 au 9 décembre, une partie du dispositif s’est désengagée progressivement tout en maintenant la pression sur les orpailleurs illégaux. « Les sites prioritaires des bassins de l’Ouest guyanais ont été neutralisés et le flux logistique tari. En conséquence, la plupart des orpailleurs des sites visés sont partis ».

Par ailleurs, cette opération renforcée a eu un effet d’inflation sur l’économie générale de l’orpaillage illégal. « La désorganisation des flux logistiques des orpailleurs illégaux a entraîné un accroissement des coûts d’acheminement, rendant l’exploitation des sites moins rentable et contribuant de fait au succès de cette phase renforcée ».

Des résultats annoncés après une motion du conseil scientifique du Parc amazonien de Guyane publié en début de semaine. Après une mission sur le Maroni Lawa, les scientifiques ont fait part de leur grande inquiétude, pour le fleuve, sur sa survie biologique, mais aussi pour ses habitants. Les scientifiques du secteur alertent les institutions à la mise en œuvre d’une coopération technique et politique entre la France et le Suriname pour enrayer la dégradation du Maroni-Lawa.