Le premier catalogue des arbres de Guyane présente 1 800 espèces en 9 langues
Un travail de longue haleine et l’aboutissement de plus de 40 ans d’inventaires, les chercheurs, botanistes et écologues ont notamment fait appel aux herbiers du monde entier pour réaliser un inventaire complet. Ce catalogue, fort de 561 pages, présente 1811 entrées, réparties en 87 familles, 421 genres, 1793 espèces, 4354 noms vernaculaires en 9 langues. Un projet très ancien explique Jean-François Molino, botaniste et écologue qui a porté le projet et fait partie de ses rédacteurs :
« C’est un travail de bénédictin qui s'appuie sur la longue histoire de la floristique guyanaise depuis 1775 avec Jean-Baptiste Christophe Fusée-Aublet, mais qui a vraiment démarré il y a 40 ans avec le programme d'inventaires d'arbres lancé par Marie-Françoise Prévost et Daniel Sabatier (AMAP), et les travaux d'ethnobotanique de Françoise et Pierre Grenand depuis les années 1970 ».
Un travail de compilation, de regroupement et de recoupement, fruit du travail de très nombreux chercheurs sur plusieurs décennies. « Cette activité d'inventaire et d'identification des arbres nous a amené à travailler sur les spécimens d'herbier, sur la bibliographie systématique, à échanger avec des spécialistes de différents groupes, et parfois à faire nous-mêmes de la systématique », poursuit le chercheur.
Une force de ce catalogue, la part laissée aux langues vernaculaires, rendue possible par le long travail de quatre ethnobotanistes avec différents groupes ethniques, permettant de désigner 1157 espèces du catalogue par tous leurs noms dans les 9 langues les plus parlées en Guyane.
Une forte plus-value au catalogue selon l’institut de Recherche pour le Développement (IRD), au regard du fait que les taxonomistes donnent rarement des noms liés aux populations autochtones lorsqu’ils décrivent de nouvelles espèces.
Enfin, pour pallier l'absence de systématiciens pour certains genres ou familles, les chercheurs ont réalisé le travail de classement des espèces. C'est ainsi que, peu avant la parution du catalogue, ils ont décrit deux nouvelles espèces du genre Tovomita. À noter que le catalogue inclut toujours 143 espèces non nommées, qui sont soit des espèces déjà décrites, mais non encore répertoriées en Guyane, soit des taxons nouveaux pour la science.