Grève des enseignants : une mobilisation pour un plan d’urgence dans l'éducation en Guyane

Depuis plusieurs années, l’éducation en Guyane fait face à de nombreux défis déplore l'intersyndicale : classes surchargées, manque d’établissements scolaires et insuffisance de personnels encadrants. Pour Denys Oltra, co-secrétaire du SNES-FSU, la situation est critique :
« Nos établissements restent très largement suroccupés. Les classes sont trop chargées, ce qui pénalise l’apprentissage des élèves. Il faut un véritable plan de rattrapage pour répondre aux besoins de la population grandissante. »
Les syndicats réclament ainsi la construction de 12 collèges, 8 lycées et 100 écoles, ainsi que la création de plusieurs centaines de postes d’enseignants et de personnels éducatifs (CPE, surveillants, infirmiers, assistants sociaux…).
Une rencontre avec le recteur jugée insuffisante
Jeudi dernier, les représentants syndicaux ont été reçus par le recteur de l’académie, Philippe Dulbecco, qui a reconnu l’urgence de la situation et promis des avancées. Parmi les mesures annoncées :
- Création d’un groupe de travail pédagogique
- Recrutement d’intervenants en langues maternelles
- Mise en place d’un CROUS pour les étudiants
- Construction de nouveaux établissements scolaires d’ici 2028
Mais pour les syndicats, ces engagements restent trop vagues et doivent se traduire par des actions immédiates.
« C’est une bonne nouvelle, mais il faut que les choses bougent dès la rentrée prochaine. Seule une forte mobilisation pourra faire évoluer la situation », affirme Denys Oltra.
A noter que la semaine dernière à l’issue du conseil de ministre, on apprenait le départ de Philippe Dulbecco à Grenoble. Il sera remplacé par Guillaume Gellé, ancien président de l’Université Reims - Champagne - Ardennes.
Une mobilisation sur l’ensemble territoire
Des manifestations sont prévues dans plusieurs communes :
- À Cayenne, le cortège partira de la Route de Baduel jusqu’au rectorat dès 9h
- À Kourou, rendez-vous est fixé à 8h devant le collège Agarande
- À Saint-Laurent-du-Maroni, la mobilisation débutera à 9h devant la sous-préfecture
Par ailleurs, plusieurs écoles publiques, notamment à Rémire-Montjoly, resteront fermées aujourd’hui : Emile Gentilhomme, Michel Dipp et Jacques Lony
Le SE-UNSA ne participe pas à la grève
Seul syndicat enseignant à ne pas avoir rejoint le mouvement, Emmanuel Octavie, secrétaire général du SE-UNSA Guyane estime que la grève n’est pas le moyen le plus efficace pour faire évoluer la situation :
« Nous sommes en pleine passation de pouvoir au rectorat. Ce turn-over permanent est l’un des problèmes structurels qui freinent l’éducation en Guyane. Ce n’est pas en sacrifiant une journée de travail que nous attireront plus d’enseignants ».
Malgré les premiers engagements du rectorat, les syndicats maintiennent la mobilisation et pourraient durcir leur mouvement si leurs revendications ne sont pas satisfaites rapidement. Selon l’intersyndicale, l’avenir de l’éducation en Guyane dépendra des prochaines négociations avec les autorités académiques et politiques.