Enseignement supérieur : vers un CROUS autonome en Guyane

Aujourd’hui, le Centre local des œuvres universitaires et scolaires (CLOUS) de Guyane est rattaché au CROUS Antilles-Guyane. Une organisation qui, selon les étudiants, engendre de nombreuses difficultés, notamment en ce qui concerne la qualité des repas, l’attribution des logements et le traitement des dossiers administratifs.
Un projet soutenu par la Collectivité Territoriale de Guyane
Philippe Bouba, vice-président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) en charge de l'enseignement supérieur, milite depuis plusieurs années pour cette évolution. Il détaille les prochaines étapes du projet :
"Pour 2025, le budget est déjà établi dans le cadre du CROUS Antilles-Guyane. Mais la création d’un CROUS propre à la Guyane nécessitera une décision présidentielle. En attendant, nous devons bien nous organiser localement. J’envisage d’inviter les représentants guyanais au conseil d’administration du CROUS Antilles-Guyane pour discuter de cette transition nécessaire."
Selon lui, l’État a longtemps freiné ce projet pour des raisons administratives et politiques. "On a longtemps considéré que les Outre-mer étaient homogènes et pouvaient être gérés sous une même structure. Mais en réalité, cela ne correspond pas aux besoins spécifiques de la Guyane. Nous avons été sous-représentés dans les instances décisionnelles, avec seulement deux Guyanais pour douze Antillais. Il est temps que la Guyane prenne en main son avenir universitaire."
Un meilleur accompagnement des étudiants en perspective
Avec un CROUS autonome, la gestion des aides, des logements et des services aux étudiants serait entièrement pilotée depuis Cayenne. Philippe Bouba insiste sur les bénéfices d’une telle réforme :
"Tout sera plus simple. Le conseil d’administration siégera à Cayenne, avec des représentants locaux : étudiants, collectivités, Éducation nationale… Toutes les décisions seront prises au plus près des réalités guyanaises, ce qui garantira une meilleure réactivité et une meilleure adaptation aux besoins de nos jeunes."
Si cette initiative se concrétise, elle pourrait marquer une avancée majeure pour les étudiants guyanais, en garantissant un accompagnement plus efficace et des décisions adaptées aux réalités du territoire.