Martinique : Deux statues de Victor Schoelcher ont été détruites ce 22 mai 2020
La statue de Victor Schoelcher qui trônait devant le centre culturel Camille Darsières (ancien palais de Justice de Fort-de-France) a été démontée ce vendredi 22 mai. Elle y avait été installée en 1904.
Cette action en ce jour de commémoration des luttes pour la libération des esclaves de Martinique vise à mettre en lumière les conséquences de l'abolition pensée par Victor Schoelcher. En effet, l'homme politique français avait une vision bien à lui de ce crime contre l'humanité puisqu'un décret suivant l'abolition de l'esclavage avait permis l'indemnisation des propriétaires d'esclaves.
Il s'agissait de les dédommager du manque à gagner causé par la libération des esclaves. Ces derniers avaient dû dans les jours suivants retourner sur les habitations pour être embauchés par leurs anciens maîtres.
Depuis de nombreuses années, des historiens, des hommes politiques et des militants contestent le statut de sauveur des esclaves donné à Victor Schoelcher. Il n'est pour eux que la figure d'un colonialisme paternaliste niant les multiples révoltes des esclaves pour obtenir leur liberté.
Ce fut d'ailleurs l'une d'entre elles qui força le gouverneur de Saint-Pierre à signer le décret d'abolition du 23 mai avant l'arrivé du décret gouvernemental.
Dans un communiqué de presse, il est écrit que « Non, Victor Schoelcher n'est pas notre sauveur ». Les auteurs de ce texte non signé écrivent également : « Nous ne voulons plus que les habitations continuent à effacer la mémoire de nos ancêtres au profit de leurs tortionnaires ».
En Guyane, les commémorations de l'abolition de l'esclave auront lieu comme chaque année le 10 juin mais demain à l'occasion de la journée nationale en hommage aux victimes de l'esclavage, une cérémonie présidée par le Préfet Marc Del Grande aura lieu au monument des Chaines brisées à Cayenne à 8h.