L’écrivain cubain Carlos-Manuel Alvarez lauréat du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2023 pour son ouvrage "Tomber"
La Guyane était la semaine dernière au centre de la culture et des mémoires caribéennes. Outre une étape de la traversée des mémoires initiée par l’Institut du Tout-Monde, elle accueillait pendant toute la semaine des rencontres dont l’objectif est de valoriser les imaginaires de la Caraïbe et des Amériques, poursuivant ainsi l’œuvre du poète et écrivain martiniquais Edouard Glissant disparu qui prônait le rapprochement des cultures et des hommes dans le concept du Tout-Monde. Ce qui a fait dire à Gabriel Serville, le président de la Collectivité territoriale de Guyane « son bonheur d’accueillir ici l’édition 2023 du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde », car le temps fort de la semaine restait la cérémonie de remise du Prix Carbet qui fêtait cette année sa 32ème édition.
Dans une salle comble de la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane à Remire-Montjoly où avaient pris place nombre d’élus territoriaux et des personnalités de la culture ainsi que de nombreux invités et « au terme d’une procédure classique, celle de valoriser le territoire et son patrimoine », comme l’a rappelé Sylvie Glissant, directrice de l’Institut du Tout-Monde, le jury présidé par le poète guyanais Miguel Duplan et composé principalement d’écrivains (Gisèle Pineau, Evelyne Trouillot, Lise Gauvin, Loran Kristian et Alfred Alexandre) a attribué le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2023 au poète cubain en exil Carlos –Manuel Alvarez pour son ouvrage "Tomber" paru aux éditions Mémoire d’encrier. Ecrivain et journaliste, Carlos-Manuel Alvarez fait partie de la génération montante des écrivains latino-américains.
L’ouvrage du lauréat 2023 censuré à Cuba
“Tomber” raconte le délabrement d’une famille cubaine qui partage pourtant le même espace. Le père communiste, la mère gravement malade, la fille résignée, le fils rancunier deviennent tous des ennemis méconnaissables, même si aucun d’entre eux ne comprend vraiment comment et pourquoi cela est arrivé. Un choix qui satisfait Sylvie Glissant : « L’histoire paraît universelle et aurait pu se dérouler en Guyane », assure celle qui dirige aujourd’hui l’Institut Tout-Monde pour qui « ce prix traduit aussi l’engagement de l’Institut Tout-Monde pour son impact sur la culture ».
Hommage à Elie Stéphenson
A l'initiative de l'Institut du tout monde, Le Théâtre de Macouria, a ouvert son espace le temps d'une soirée littéraire avec les écrivains membres du jury, l’historienne guyanaise Lydie Ho-Fong-Choy Choucoutou, Audrey Debibakas (Université de Guyane) et plusieurs auteurs et artistes guyanais.
Un hommage a été rendu à l'écrivain et dramaturge Élie Stephenson, les intervenant.e.s ont pu échanger autour du projet « Théâtre de l'Histoire – Les épopées de la liberté » initié par le Centre caribéen des dramaturgies contemporaines : ETC Caraïbe et soutenu par l'Institut du Tout-Monde.