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Histoire : “Le Panthéon des oubliés” rend hommage à Eugénie Tell-Eboué

“Le Panthéon des oubliés”, est le nom de cette œuvre inaugurée dimanche 19 septembre sur la place de la République à Paris. Un événement à l’initiative de SOS Racisme et d’une quinzaine d’associations pour que certaines figures emblématiques de France ne soient pas jetées aux oubliettes.

  • Par: abehary
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Réalisé par le célèbre « street artist » Gregos, le « Panthéon des Oubliés » est incarné par une statue d’environ deux mètres comportant deux écrans faisant défiler les portraits digitaux et de courtes biographies de personnalités en général méconnues du grand public. Parmi elles, de nombreuses figures anticolonialistes ou de résistants durant la deuxième Guerre mondiale ou la Guerre d’Algérie. Sur ce monument, la liste d’une soixantaine de personnes dont de nombreuses figures emblématiques des Outre-mer. Parmi elles, la Guyanaise Eugénie Tell-Eboué.

Eugénie Tell-Eboué est née à Cayenne en novembre 1889. Elle n’est pas seulement connue pour avoir épousé Félix Eboué, l’ancien gouverneur aux Antilles françaises et celui qui a fait du Tchad le premier territoire rallié à la France Libre du Général de Gaulle en 1940. A 49 ans, Eugénie Tell-Eboué s’est fait son nom elle-même puisque la même année elle décide de s’engager dans les Forces françaises libres féminines et sert comme infirmier militaire. 

Engagée contre le gouvernement de Vichy, elle est condamnée à mort par contumace pour avoir rejoint la Résistance mais la victoire des Alliés va la sauver. Elle a d’ailleurs reçu des dizaines de médailles pour son engagement.

En 1944, Eugénie Tell-Eboué s’engage en politique, dans les rangs socialistes. Un an plus tard, elle est élue maire de Grand-Bourg en Guadeloupe et entre au Conseil de la République, le Sénat de l’époque. 

Elle bascule dans les rangs gaullistes du Conseil de la République à partir de 1948. Fidèle au Général De Gaulle, une de ses priorités, l’évolution des droits dans les nouveaux départements d’Outre-mer.

Eugénie Tell-Eboué termine sa carrière politique à la direction de l’Alliance internationale des Femmes, organisation féministe internationale. Elle est l'une des premières femmes parlementaires noires sous la IVème République. Un nom qui effectivement ne pouvait pas se permettre de rester dans l’oubli. En Guyane, un collège du centre-ville de Saint-Laurent du Maroni porte le nom d’Eugénie Tell-Eboué.