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Félix Éboué : il y a 140 ans naissait une figure emblématique de la France libre

Le 26 décembre 1884, Félix Éboué voyait le jour à Cayenne. Issu d’une famille modeste, il est devenu l’une des figures les plus marquantes de l’histoire coloniale française

  • Par: adminradio
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Fils d’un père orpailleur, Félix Éboué montre très tôt des aptitudes intellectuelles exceptionnelles. Après ses études primaires à Cayenne, il obtient une bourse qui lui permet de poursuivre sa scolarité dans des prestigieux lycées : Montaigne à Bordeaux, puis Louis-le-Grand à Paris. Passionné par les lettres, l’histoire et les sciences sociales, il réussit à intégrer l’École coloniale en 1906, une institution destinée à former les cadres de l’administration des colonies françaises.

Une carrière exemplaire dans l’administration coloniale

Après avoir obtenu son diplôme, Félix Éboué commence sa carrière comme administrateur en Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine) en 1910. Son approche humaniste et son respect des cultures locales lui valent rapidement la reconnaissance des populations et de ses supérieurs. Il rentre dans la franc-maconnerie. Il s’efforce de concilier les exigences de l’administration coloniale avec une gestion respectueuse des spécificités locales, rejetant les excès de l’autoritarisme colonial.

Entre-temps il se marie à Saint-Laurent du Maroni en 1921 avec Eugénie Tell, résistante et première femme guyanaise élue sénatrice puis députée. 

Au fil des années, il occupe plusieurs postes à responsabilité dans les colonies françaises d’Afrique et des Antilles. Félix Éboué est nommé secrétaire général en Martinique, de juillet 1933 à janvier 1934 pour remplacer le gouverneur titulaire parti en congé pour deux ans. En 1936, il devient gouverneur de Guadeloupe, où il s’emploie à améliorer les conditions de vie des habitants tout en soutenant les initiatives culturelles et sociales.

Eboué lors de la Seconde Guerre Mondiale devient un héros de la France libre

Nommé gouverneur du Tchad en 1938, Félix Éboué entre dans l’Histoire en août 1940, lorsqu’il décide de rallier ce territoire à la France libre du général de Gaulle.

Charles De Gaulle en visite à Brazzaville en 1942

Ce geste courageux fait du Tchad le premier territoire colonial français à se déclarer libre face au régime de Vichy. Ce soutien décisif renforce la position de De Gaulle en Afrique et marque un tournant dans la lutte contre l’occupation nazie.

Réformiste et humaniste

Durant son mandat, Félix Éboué met en œuvre des politiques nouvelles en faveur des populations locales. Il promeut l’éducation, soutient les droits des travailleurs et facilite l’accès des populations aux responsabilités administratives.

Dessin de Charles Alston célébrant l'engagement de Félix Éboué dans la France libre

Il écrit également des essais sur la nécessité de reconnaître la diversité culturelle au sein de l’Empire colonial français, plaidant pour un développement harmonieux basé sur la coopération et non sur l’assimilation forcée.

Hommage et reconnaissances nationales

Félix Éboué meurt d'une congestion cérébrale, le 17 mai 1944 à 59 ans, alors qu’il était gouverneur général de l’Afrique équatoriale française (AEF).

Billet de 100 FR CFA au Tchad en 1961. 

En reconnaissance de ses contributions exceptionnelles, il est le premier homme noir à recevoir les honneurs du Panthéon en 1949. Il repose depuis lors aux côtés des grandes figures de l’Histoire française, un symbole de l’universalité des valeurs républicaines.

Depuis, plusieurs rues, écoles, places et stades dans l’Hexagone, en Afrique et en Outre-mer portent son nom. A Cayenne, une statue sur la Place des Palmistes est inaugurée en 1957.

En 2012, l'aéroport Rochambeau est renommé aéroport international de Cayenne-Félix-Éboué le 21 janvier 2012 en présence du président de la République Nicolas Sarkozy.

140 ans après sa naissance, Félix Éboué demeure une source d’inspiration.  Son courage, sa vision progressiste et son engagement pour l’égalité transcendent son époque.