Abolition de l’esclavage : des élèves Guyanais récompensés à l’occasion de la cérémonie du 10 mai au Sénat à Paris
Les ministères de l'Education nationale et des outre-mer ainsi que la fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), organisent chaque année, avec le soutien de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), un concours scolaire national intitulé « La Flamme de l'égalité ».
Ce concours participe à l'éducation à la citoyenneté et aux valeurs républicaines, et contribue à la construction d'une mémoire collective autour de valeurs partagées afin de favoriser le sentiment d'une appartenance commune. Ce concours vise à faire connaître l'histoire de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, de leurs survivances comme de leurs effets et de leurs héritages contemporains.
(Photo : ministère de l'Education nationale)
Interrogée par notre partenaire Outremers360, Isabelle Bernard, professeure de écoles à Roland Lucile en CM2, se dit prête à réitérer l’expérience :
« Cette distinction montre également que dans les Outre-mer, nous sommes capables de proposer de belles choses. Le fait qu’il y ait deux classes lauréates, c’est fabuleux. On encourage nos collègues à se lancer aussi. Suivant le terme aborder l’année prochaine, il est fort possible d’y participer à nouveau. On est très fier de nos élèves »
La délégation guyanaise a été ensuite reçue au siège de l’UNESCO dans le cadre de la « Traversée aux mémoires » durant laquelle les élèves présenteront, avec ceux des autres régions, une déclaration des mémoires et du futur en participant à une déambulation poétique.
(Photo : ministère de l'Education nationale)
Une cérémonie du 10 mai courte, sans le président le République et sans prise de parole politique
La commémoration de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions s'est tenue en l'absence d'Emmanuel Macron et sans prise de parole officielle de la Première ministre, pourtant présente au Jardin du Luxembourg.
Jean-Marc Ayrault, le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage estime qu’il est finalement plus important de mettre en valeur le travail mené par les élèves plutôt que des discours politique :
« Ce sont des jeunes qui ont travaillé plusieurs mois pour préparer ce concours avec leurs professeurs. Ils ont découvert des notions sur cette partie de l’histoire en découvrant, par exemple, Toussaint Louverture. Ils en sortent plus riches et plus lucides. Ils ont assimilé des valeurs qui doivent être toujours vivantes et qu’ils peuvent appliquer actuellement dans notre République dans l’Hexagone et les départements d’Outre-mer. Et c’est finalement ce qui est le plus important ».
Côté politique, la cérémonie du 10 mai, s’est limitée à un dépôt de gerbes par la Première ministre et par le Président du Sénat avant l'interprétation de la Marseillaise par la chorale des petits écoliers chantants de Bondy.
(Photo : Sénat)
Plusieurs membres du gouvernement y ont participé, dont Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale. Il souligne l’hommage déjà rendu à Toussaint Louverture, le 27 avril dernier, par Emmanuel Macron lors d’une cérémonie au Fort de Joux :
« Le président de la République a eu l’occasion de rendre hommage à Toussaint Louverture avec un discours très puissant le mois dernier. Ce qui compte, ce n’est pas la longueur d’une cérémonie. C’est sa puissance, sa force et sa charge symbolique »
On le rappelle, cette cérémonie est initiée depuis la loi Taubira de 2001. Cette cérémonie s’inscrit dans le Temps des Mémoires, un cycle annuel des commémorations de la mémoire de l’esclavage qui rassemble les deux journées nationales des 10 et 23 mai, et les 7 journées locales célébrant l’abolition de l’esclavage dans les collectivités d’Outre-mer.