10ème Salon du livre : Littérature et musique tout en cadence

Le plus grand rendez-vous de la littérature en Guyane a débuté ce matin et ce jusqu’au 25 novembre au Zéphyr.

L’un des principaux thèmes cette année est « lettres musicales », il s’agira de mettre l’accent sur la musique dans la littérature. L’association Promolivres, organisatrice du salon, y a ajouté 3 autres thématiques : hommage à Léon Gontran Damas, regard sur la littérature Colombienne, et également un retour sur l’année du roman Atipa, le premier roman en créole d’Alfred Parépou.

Thierry Atticot élu président de l'association littéraire Promolivres en 2016, il succède à Tchisséka Lobelt. (Photo : A.BeharyLS)

Une dizaine d’auteurs seront présents et pour faire peau neuve, le salon devient un salon « international » du livre de Guyane pour l’édition 2017. Selon Thierry Atticot, président de l’association Promolivres, avec le thème « lettres musicales », « les auteurs invités feront ressentir le rythme et le son à travers la littérature ». Parmi eux, Roland Brival, chanteur, musicien et écrivain.

Roland Brival, l’artiste "polymorphe"

Certains guyanais peuvent se souvenir de lui car il a été marionnettiste dans la troupe « Bwa bwa », il y a quelques années en Guyane. A l’occasion du Salon du livre, il est venu présenter ses ouvrages, particulièrement le dernier : Nègre de personne.

Roland Brival musicien, chanteur et auteur martiniquais. (Photo : A.BeharyLS)

Roland Brival s'est installé à Paris avec sa famille au début de son adolescence. Homme de théâtre, plasticien, musicien et peintre, dès les années 1970 il expose au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Il a longtemps vécu entre New York, Londres et Paris. Il a fait paraître six albums, Intense sorti en 1998, Créole Gypsy réédité en 2002, Waka paru en 2003, Kayam en 2006, Vol de Nuit en 2010, Circonstances aggravantes en 2014. Il est actif dans les arts plastiques, comme peintre et sculpteur. Il est aussi l'auteur de chansons pour enfants bien ancrées dans la culture créole. Dans les années 2000, il signe pendant quatre ans une rubrique de critique littéraire dans Elle Magazine. En janvier 2013 il a été fait chevalier des arts et des lettres par Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture.

De la musique à la littérature, il n'y a qu'un pas

Pour lui, la littérature est un travail de longue haleine, « un cross qui dure des jours et des semaines », alors que la musique est « un travail beaucoup plus spontané, une émotion beaucoup plus compact ». Deux disciplines qui ne peuvent se pratiquer en même temps, « quand je suis dans la musique, je ne peux pas écrire un livre en même temps » précise-t-il. En musique, Roland Brival, s’est longtemps intéressé à la musique traditionnelle. D’ailleurs, il a fait venir Man Serotte et son groupe Buisson ardent au festival d’Avignon. Par la suite, il a fait en sorte que le tambour soit intégré dans la musique contemporainen dans ses productions .

En littérature, Roland Brival est auteur d’une douzaine de livres. Son dernier ouvrage, Nègre de personne (ed. Gallimard) publié en 2016 est une bibliographie consacré au parcours américain et à la personnalité de l’écrivain guyanais Léon-Gontran Damas. Dans le trio de la Négritude, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, Roland Brival estime que « Damas est le plus contemporain des trois, son style se rapproche plus de la poésie urbaine d’aujourd’hui », « certains jeunes qui font du rap ou du slam pense à Damas ». Il confirme également que les écrits de Damas sont rythmés, qu’on retrouve des notes de musique, « la musique est dans les accents, il a une manière de faire chanter les mots, les notes sont partout, il y a des mélodies ». Dans son livre, il retrace l’arrivée de Damas à New-York où il rencontrera les écrivains et artistes afro-américains. Roland Brival, à travers ce récit, fait découvrir la ségrégation, le racisme, le militantisme afro-américain mais aussi le jazz.