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WaterGate : une solution contre la montée des eaux à Yalimapo

Le barrage antisubmersion a été présenté aux habitants hier après-midi par le maire Jean-Paul Ferreira et des agents de la CCOG lors d’une réunion publique.

  • Par: alicehartemann
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"WaterGate", c'est le nom de cette solution mécanique développée en 1998 par la société  québécoise MégaSecur. Il s’agit d’un barrage souple et amovible antisubmersion de 263 mètres, qui sera placé le long de la plage de Yalimapo. Il ne nécessite aucun ancrage, ni gonflage et peut être installé quelques minutes. Sous l’effet de la houle, il se déploiera grâce à la pression de l’eau pour faire barrage aux vagues.

« C'est un dispositif d'urgence qui se met en place en fonction des caractéristiques de houles, de météo, un peu au dernier moment et qui va permettre d'empêcher que les paquets d'eau ne déferlent vers les habitations. On fait une rétention comme si on construisait un mur, à un endroit où on ne peut pas forcément construire un mur en dur. C’est donc un dispositif d'urgence qui permet de contenir l’eau pendant quelques heures.

Comme c'est un dispositif amovible, il y a toujours des fuites. On a prévu des pompes pour pouvoir pomper ce qui passe normalement sous le dispositif. Malgré tout, on va retenir l'essentiel de l'eau, on empêche qu’elle ne déferle vers les maisons. Donc on pompe simplement ce qui passe par infiltration sous le dispositif. », explique Pascal Klein, directeur général et co-fondateur de Mégasécur Europe.

19 agents de la CCOG, de la mairie de Mana et d’Awala et de Saint-Laurent-du-Maronie ont été formés à l’utilisation de Watergate.

WaterGate

La question du déplacement des habitants encore en suspens

Le barrage a été déployé à Yalimapo et y restera jusqu’au 19 septembre. Le village Kali'na est en effet menacé depuis plusieurs années par les fortes marées, qui avancent sur les terres et mettent en danger les habitations.

Josy Joseph est membre du collectif des habitants de Yalimapo. Elle déplore le manque de communication de la part des collectivités. Selon elle, il y a peu d’informations concernant l’érosion côtière qui pourrait provoquer le déplacement des habitants.

« On voit quelque chose de concret, là aujourd'hui, mais c’est une solution à la problématique de submersion marine. La communication, elle n’est venue que sept mois après que le collectif des habitants de Yalimapo ait officiellement interpellé le maire pour nous communiquer justement les solutions à plus ou moins long terme qu'ils envisageaient.

Jusqu'à présent, on n'a pas cette démarche-là de nous associer pour parler, déjà avec notre autorité de proximité, la mairie, et avec les autres organismes compétents. Nous habitants qui sommes les plus concernés par cette délocalisation, on est frustrés, on n'a pas de communication. »

Josy Joseph, membre du collectif des habitants de Yalimapo (ABLS/Radio Péyi)

L'environnement au coeur des préoccupations de la CCOG

Si du côté de la mairie, la question de la délocalisation des habitants ne semble pas avoir été réglée, pour la CCOG il s’agissait aussi de prendre en compte l’enjeu environnemental du site de Yalimapo, explique Sophie Charles, sa présidente :

Partout ailleurs, on voit souvent des digues construites et des choses qui sont en dur. Là, le but, c'était de ne pas détériorer l'ensemble du site, puisque vous savez que c'est un site de ponte de tortues.

C'était important de faire des choses qui soient amovibles, mais qui soient vraiment efficaces. Vous savez, c'est la première fois qu'on le déploie. Nous allons voir ce que ça va donner. Moi, je pense que si ailleurs ça a fait ses preuves, il s'agit de voir sur le long terme, ici, comment ça se passe.

Le dispositif WaterGate (ABLS/Radio Péyi)

La CCOG entend bien rentabiliser cet investissement à travers son territoire. Le Water Gate a pour vocation d’être utilisé sur l’ensemble des communes de l’ouest si besoin. En effet, le dispositif a pu être acquis pour un coût total de 110 000 euros. Il est financé à la fois par l'État et par la CCOG.