La mairie de Rémire-Montjoly en lutte contre la pollution publicitaire sur son territoire
Depuis 2022, la collectivité affirme avoir enlevé 50 panneaux publicitaires, notamment sur l'avenue Gaston Monnerville. En août 2019, la mairie avait approuvé en conseil municipal un nouveau règlement local de publicité. Son objectif est de lutter contre la pollution visuelle causée par l'installation des panneaux publicitaires illégaux afin d’assurer un environnement plus agréable pour les habitants.
Or certains équipements sont montés la nuit, selon Claude Plenet, le maire de Rémire-Montjoly. Il veut être intraitable sur le sujet en n’acceptant plus ces panneaux qui poussent dans sa commune:
« On ne supprime pas la publicité, on l'adapte tout simplement à la réglementation d'une ville et d'une agglomération. Quand vous vous promenez ailleurs, même à Paris ou en région parisienne, vous ne voyez pas des panneaux comme ça en plein centre de ville de Paris. Donc à un certain moment, il faut s'adapter à notre environnement […] Il suffisait de joindre les deux rond-points, c'est-à-dire le rond-point Tablon au rond-point Suzini et de porter attention aux panneaux qui étaient là. Vous voyez bien qu'on était dans une jungle qui est incroyable avec des choses qui ne correspondaient pas vraiment à nos attentes. Aujourd'hui, on gagne en sérénité, on reprend le dialogue avec les publicitaires en question pour leur proposer autre chose puisque nous avons un règlement local de publicité. Donc ça sera des panneaux adaptés à notre environnement, c'est-à-dire beaucoup plus petits. Quand on sort, ce n'est pas pour être agressé visuellement par tous ces panneaux qui jonchaient le bord de route. »
Crédit : mairie de Rémire-Montjoly
Qu’en est-il des annonceurs, ces entreprises qui paient des publicitaires pour faire la réclame de leur activité ? Du côté des chefs d’entreprise, l’heure est à l’adaptation. Pour François Dufour, concessionnaire à Cayenne, ces retraits n’ont pas d’incidence pour son entreprise:
« Je n'ai pas senti véritablement d'impact, donc je pense que ça s'inscrit dans une politique des communes et de l'État de supprimer ce qu'ils considèrent comme une pollution visuelle à travers des panneaux, si on doit se conformer à ça, on s'y conforme. […] on n'a pas tellement de problème par rapport à ça. »
D’autres moyens de communications sont disponibles, assure-t-il, comme la radio ou les réseaux sociaux. Mais du côté des afficheurs, il s’agit de trouver un terrain d’entente avec la collectivité. Le maire de Rémire-Montjoly assure que les services de police municipale retirent les panneaux en concertation avec les entreprises d’affichage de publicité:
« Ce n'est pas une chose que l'on fait n'importe comment. On prévient, on met en demeure, il y a un échange qui est fait et on tient compte effectivement de cette équilibre économique que ça constitue. En proposant d'autres solutions, des solutions qui vont permettre aussi à toutes ces entreprises -là aussi de pouvoir survivre. Le but ce n 'est pas de mettre la clé sous la porte de ces entreprises. Bien au contraire, c'est de leur proposer autre chose. Vous voyez bien qu'aujourd'hui, au niveau des abribus, qui seront installés sur Rémire-Montjoly bientôt, ils auront la possibilité de mettre des publicités. Et ça par contre, c'est acceptable. »
Au-delà de la pollution visuelle, l’objectif pour la collectivité est aussi de limiter les accidents imputables à la mairie. Lorsqu’un véhicule s’encastre dans un panneau publicitaire, c’est en effet la commune qui est responsable. Une mesure qui devrait donc régler ce problème, tant pour les usagers et leurs assurances, que pour la mairie.
La collectivité explique qu’il reste encore quelques panneaux publicitaires à démonter. Nous avons contacté les entreprises d’affichage de publicité. Elles n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations.