Reprise d' Air Guyane : Guyane Fly sous le coup de la stupéfaction après le rejet de leur offre
Le porteur de cette offre de reprise est Franck Louison, gérant du Groupe Louison et son fils Franklin Louison, qui évoluent dans le secteur du BTP notamment dans l’Ouest et les communes de l’intérieur de la Guyane.
Leur offre, sous le nom de « Guyane Fly », qui proposait la reprise du périmètre guyanais, avec 78 salariés, sur lequel la compagnie aérienne Air Guyane détient une délégation de service public a été écartée d'office. Le procureur a refusé de requérir la recevabilité de cette offre et de la transmettre au tribunal.
Une offre avec les certificats et licences garantis
Selon le porteur de projet, la totalité des salariés d’Air Guyane était conservée. Les éléments nécessaires pour constituer un Certificat de transporteur aérien étaient prêts :
« Nous avions le plus avancé techniquement. Nous avions une réunion avec les administrateurs. Au CIRI, le comité interministériel du redressement industriel, ils étaient tous ravis de cette solution pour sauver la Guyane entre guillemet »
Christian Marchand dérangerait-il ?
Franck Louison émet l'hypothèse selon laquelle leur offre de reprise aurait pu être rejetée en raison de la présence de Christian Marchand, au sein de l'équipe. L’actuel directeur général de la compagnie Air Guyane faisait parti de l’organisation en tant que directeur technique :
« Christian Marchand, c’est quelqu'un qui a une expérience capitale dans le domaine de l'aérien. Et pour le bien de ce dossier, c’est une caution pour toutes les autorités. Une compagnie aérienne ne peut pas fonctionner avec n’importe qui. Il nous accompagne surtout dans l’esprit de transmission. Surtout qu’il a mon fils, Franklin Louison, qui m’accompagne dans ce projet »
Ce qui permet au porteur de projet d’avancer cette hypothèse est que lors de l’audience, le procureur aurait « attaqué le dossier d’entrée de jeu sur le cas de Christian Marchand ». Pourtant, l’ancien dirigeant d’Air Guyane n’est pas associé, ni actionnaire dans le projet Guyane Fly mais simplement responsable technique.
Avec un chèque de plus 2 millions d'euros supplémentaire, « sur le plan financier on avait aucun soucis »
La veille de l’audience du 21 septembre au tribunal mixte de commerce de Point-à-Pitre, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), a contacté les porteurs de projet pour informer que le budget prévisionnel était déficitaire d’un million d’euros. Guyane Fly a pu apporter une garantie financière supplémentaires de 1,6 millions et ce dans la même journée, assure Franck Louison :
« Sur le plan financier, on avait aucun souci. Au tribunal de commerce, 700 000 euros supplémentaires ont été avancés. Ce qui signifie qu’il y avait une garantie technique et financière »
La CTG prend acte de la décision et pourrait dénoncer la Délégation de service public aérien.
Gabriel Serville, le président de la Collectivité territoriale de Guyane a décidé de prendre la parole, pour donner son avis sur les suites du dossier :
« Je prends acte de cette position, mais en précisant immédiatement qu’elle ne saurait avoir pour conséquence d’emporter l’adhésion de la Collectivité Territoriale de Guyane à une solution d’offre de la CAFOM, qui n’apporte nullement les garanties de solidité économique ni de préservation de l’emploi local que nous sommes en droit d’attendre en tant que délégant du service public. Il doit être clair que la Guyane ne saurait être une simple variable d’ajustement dans une offre globale ».
Le président de la collectivité dénonce la non-retenue de Guyane Fly, pourtant jugée comme la seule proposition ayant des « perspectives sérieuses d'obtention des autorisations administratives dans un délai raisonnable ».
La décision définitive du tribunal de commerce de Pointe à Pitre sera connue le 29 septembre.