Aérien : Rassemblement contre l'abandon des liaisons Air France à Orly
Cayenne – Paris Roissy CDG, c’est fait.
Depuis le 29 octobre 2023, la desserte quotidienne de Cayenne par Air France s’effectue depuis et vers l’aéroport Paris-Roissy - Charles de Gaulle, au lieu de Paris - Orly.
« Ce changement d’aéroport renforcera la connectivité de la Guyane, avec des opportunités de correspondances sur l’ensemble du réseau court, moyen et long-courrier de la compagnie », a indiqué la compagnie
A partir de janvier 2024 pour les Antilles mais les syndicats s’y opposent
A l'appel de la CGT, un peu moins d'une centaine de personnes se sont rassemblées à partir de 10h devant le terminal 3 d'Orly, sans bloquer les accès aux voyageurs. L'action était prévue jusqu'à 13h. « On souhaite que la direction d'Air France revienne sur sa décision », a déclaré à l'AFP Valérie Raphel, déléguée CGT. « On laisse nos passagers à la concurrence alors qu'un métro arrive en 2024. On laisse le bassin sud francilien d'emplois à l'abandon ».
« C'est malheureux de laisser Orly après 70 ans de pavillon », estime Radouane qui travaille depuis 30 ans sur la plateforme comme mécanicien. « J'ai acheté ma maison dans le secteur, j'y ai installé ma vie. On a des collègues qui habitent à plus de 70 kilomètres de Roissy, cela va créer des problèmes familiaux », assure le père de famille. « Les passagers qui vont au Maghreb et aux Antilles sont attachés à Orly et à Air France ».
Des emplois menacés
Six lignes à partir d'Orly seront supprimées, trois vers les Outre-mer (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion) et trois autres dans l’Hexagone (Toulouse, Marseille et Nice). La « low-cost » du groupe aérien français, Transavia, prendra le relais vers ces trois dernières, du même aéroport. « Entre 2019 et 2023, la baisse du trafic sur les liaisons domestiques au départ d'Orly est de -40%, et même de -60% pour les allers-retours journée », avait révélé Air France, attribuant cette désaffection à « l'effet conjugué des recommandations de sobriété et des politiques RSE (responsabilité sociale et environnementale, NDLR) des entreprises ».
« Air France, c'est un moteur économique à Orly. Un emploi Air France, c'est quatre emplois en sous-traitance », explique Ali Eddaidj, délégué Air France Industrie. Il assure que « sur les 1 000 emplois à reclasser, tous n'auront pas leur place à Roissy ». La CGT dénonce également « le gel des emplois » chez Air France qui a perdu « 25 000 salariés en 13 ans ». Des réunions de négociation sont en cours, entre direction et organisations syndicales, pour discuter des modalités d'un accord de méthode pour mettre en œuvre ce choix de réorganisation.
AFP