WhatsApp recule face au tollé sur le partage de données
Sa décision de partager plus de données avec sa maison mère, Facebook, avait provoqué un tollé ces derniers jours. WhatsApp fait donc machine arrière, en tout cas pour quelques mois au moins. Le service de messagerie, prisé sur le territoire guyanais, est utilisé partout dans le monde, par plus de deux milliards d’internautes. Dernièrement, le groupe a annoncé un changement dans ses conditions d’utilisation. Celles-ci prévoyaient, à partir de début février, de partager les contacts et les informations de chaque profil avec les autres applications de l’univers Facebook, c’est-à-dire avec le réseau social lui-même, mais aussi Instagram et Messenger. Le but : monétiser la plateforme WhatsApp, et permettre aux annonces publicitaires de cibler profil par profil, et pourquoi pas directement de vendre des produits par le service de messagerie. Le groupe précisait qu’un refus de ces nouvelles conditions par les utilisateurs aurait entraîné la désactivation du compte.
L'annonce de cette mise à jour, la semaine dernière, avait semé la panique et provoqué la colère de nombreux utilisateurs, qui s'alarmaient de l'abandon des valeurs fondatrices de WhatsApp. L'application a notamment bâti sa réputation sur la protection des données. La plateforme avait tenté de calmer l'incendie à coups d'annonces rassurantes et de campagnes publicitaires, mais des services concurrents, comme Signal et Telegram, ont pu profiter de la confusion et vu leurs téléchargements s'envoler sur l'Apple Store et Google Play dans plusieurs pays.
Endiguer la fuite des utilisateurs
Aussi, face au tollé, WhatsApp a décidé de reculer. « Nous retardons désormais la date à laquelle les utilisateurs devront relire et accepter les conditions », a indiqué l'entreprise dans un article de blog. Les modifications, qui devaient entrer en vigueur le 8 février, ne seront plus effectives qu'à partir du 15 mai.
La fuite des utilisateurs était trop importante, alors le groupe californien a assuré que la mise à jour ne « renforcerait pas notre capacité à partager des données avec Facebook », mais était avant tout destinée à aider des entreprises à mieux communiquer avec leurs clients via la plateforme. « Nous savons qu'il y a eu de la confusion et de la désinformation à propos de cette mise à jour, et nous voulons aider tout le monde à comprendre nos principes et les faits », a défendu l'entreprise.
Les conversations WhatsApp continueront d'être chiffrées de bout en bout et ni Facebook ni WhatsApp n'auront la possibilité de voir ces messages privés, assure la compagnie.