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Le handball guyanais se mobilise contre les violences sexuelles dans le sport

La Ligue de handball de Guyane a accueilli durant deux jours l’association Colosse au pied d’argile à l’Hôtel Amazonia de Cayenne, afin de sensibiliser parents, encadrants et jeunes sportifs aux violences sexuelles dans le milieu sportif. Cette campagne, orientée vers la prévention et l’écoute, a réuni une soixantaine de jeunes handballeurs de 9 à 16 ans, accompagnés de leurs entraîneurs et de leurs parents. L’objectif : briser le silence autour des violences sexuelles que peuvent subir de jeunes athlètes, et leur donner des clés pour agir en cas d’abus.

  • Par: adminradio
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Une campagne de sensibilisation portée par l’association Colosse au pied d’argile

Créée en 2013 par Sébastien Boueilh, un ancien rugbyman victime d’agression sexuelle dans son enfance, Colosse au pied d’argile s'engage pour prévenir les violences sexuelles, le harcèlement et le bizutage dans le monde sportif. L’association intervient dans les clubs, écoles et institutions sportives pour sensibiliser les jeunes, les encadrants et les familles. Elle propose aussi des formations et un accompagnement personnalisé aux victimes. Son objectif est de permettre aux enfants et aux adultes de repérer et dénoncer toute forme de violence et de favoriser un espace sûr et bienveillant dans le sport.

Sensibilisation adaptée et écoute bienveillante

Ericka Pineau, agent de développement à la Ligue de handball de Guyane, a souligné l’importance de former aussi bien les jeunes que les encadrants :

« C'est important que tout le monde soit informé sur ces actions, tant bien les encadrants que les jeunes. […] Nous mettons en place des actions pour faire face à ce type de violences. »

© E. Cornec / Radio Péyi

Mélina Jolo, chargée de mission de prévention à Colosse au pied d’argile, a adapté son discours en fonction de l’âge des participants, rendant le sujet accessible aux plus jeunes :

« C'est une gymnastique. On fait en sorte d’adapter le discours. Evidemment, moi j'étais avec les plus jeunes, les 9-12 ans. Donc on ne va pas leur dire la même chose qu'à des adolescents, puisqu'ils n'ont pas les mêmes préoccupations. Le but c'est que ce soit le plus concret possible. »

Parmi les jeunes participants, Max, 9 ans, a retenu les consignes importantes en cas de violence sexuelle :

« Il y a plusieurs formes de violences sexuelles. Je sais que si on est concerné ou si on voit quelqu'un concerné, je vais appeler le 119. […] ou des gendarmes pour l’emmener en prison. »

Une prise de conscience pour les parents

Les parents, comme Cécile, la mère de Max, ont également bénéficié de cette sensibilisation. Elle admet avoir appris des détails sur les violences et agressions sexuelles et souhaite maintenir un dialogue ouvert avec ses fils :

« C’est toujours bien qu'ils aient une professionnelle qui sache en parler. […] J'espère qu'ils ont compris qu’ils pouvaient venir nous en parler, quand ils le souhaitaient. »

Mélina Jolo  a également souligné que le sujet souvent difficile pour les adultes, ne pose généralement pas de problème de discussion chez les enfants.« Les adultes ont d’ailleurs le plus de mal à parler du sujet. Les enfants n'ont aucun souci à parler de tout ça. »