themes/default/item_post.html.twig

Spatial : la Suède va-t-elle faire de l'ombre à la Guyane sur le plan du spatial ?

La Suède, ce pays scandinave d'Europe du Nord, compte bien prendre sa part dans le marché spatial. Il y a quelques semaines, un centre de lancement de satellites a été inauguré dans le Grand Nord. Quelles conséquences pour le Port spatial européen de Kourou ?

  • Par: adminradio
  • Date:

Le Centre spatiale Esrange de Swedish Space Corporation (SSC) est une base suédoise qui existe en réalité depuis près de 50 ans, et la Suède a beaucoup investi ces dernières années pour permettre de lancer des satellites depuis Jukkasjarvi, c'est le nom de cette localité. Auparavant, elle ne servait qu'à étudier l'atmosphère et les aurores boréales. Avec le projet « Nouveau Esrange », le futur premier tir d'un satellite, la base espère rejoindre un club fermé de grands noms de l'histoire de la conquête spatiale comme Baïkonour au Kazakhstan, Kourou en Guyane ou Cap Canaveral en Floride.

Travailler dans le rude climat arctique "inclut un certain nombre de défis", reconnaît-on chez SSC. Mais c'est aussi un atout car le Grand Nord suédois est zone géographique peu habitée explique à l'AFP Mattias Abrahamsson, directeur commercial de la Swedish Space Corporation (SSC) :

« Ici, nous avons 5 200 kilomètres carrés où personne ne vit, donc on peut facilement tirer une fusée qui retombe sans faire de mal à quiconque »,

Pourtant sa position géographique, contrairement à Kourou, devrait être aussi un inconvénient pour la Suède car trop éloignée de l’équateur. Pas tant que cela, car les petits satellites, de quelques dizaines de kilos, peuvent très bien s'accommoder d'une orbite basse polaire, soutient Philip Pahlsson, chef du projet "Nouveau Esrange" :

« Les satellites sont plus petits et moins chers, et au lieu d'en envoyer un grand vous pouvez les répartir en plusieurs petits, et ça pousse la demande",

D'ailleurs, d'autres projets de bases de lancements sont à l'étude en Europe dans les îles portugaises des Açores, ou dans les îles britanniques de Shetland. Cela permettrait aux clients de s'épargner le long transport jusqu'à Kourou.

Le Centre spatial guyanais à Kourou, avec la fusée Vega-C en standby après un échec et le départ de Soyouz depuis le conflit russo-ukrainien, risque de faire face à une concurrence sur le marché des petits lanceurs. Arianespace comptait sur le lanceur léger Vega-C pour assurer une partie des contrats mais ce dernier a raté son premier lancement commercial en décembre et personne ne peut dire combien de temps il restera indisponible. Une commission d'enquête pour identifier la cause de la défaillance et les moyens d'y remédier doit rendre ses conclusions en février. 

Aujourd'hui, l'Europe peut compter uniquement sur son expérience dans le domaine mais les contraintes et aléas font qu'Arianespace tournera au ralenti au moins durant un an. En attendant, le premier lancement du premier satellite depuis la Suède est prévu pour la fin de cette année.