PIDEG - Larivot : une expulsion imminente qui soulève l'indignation des habitants
Pour rappel, ces habitations avaient été mises en place dans les années 1970 sous l’égide d’un arrêté préfectoral visant à promouvoir le secteur de la pêche. Il s’agissait de proposer des logements au personnel du secteur de la pêche à proximlité du port du Larivot. Les locataires, bien qu’occupant les lieux depuis des décennies, voient à nouveau leur avenir incertain.
Une bataille judiciaire de longue haleine
Depuis 2005, les procédures judiciaires s’enchaînent sans solution pérenne. Ann Johnson, fille d’un résident historique, déplore :
"Cela fait près de 20 ans que nous sommes en procès. Mon père est arrivé ici en 1980. Nous avons découvert ce nouveau permis de démolir il y a un mois. Si rien n’est fait, nous serons contraints d’être à la rue ou de trouver refuge chez des amis ou de la famille."
Face à cette situation, les habitants ont déposé un recours auprès du tribunal administratif pour suspendre le permis de démolition.
© E.Cornec / Radio Péyi
Une mobilisation collective pour la justice
Soutenus par plusieurs personnalités politiques, dont le député Jean-Victor Castor, Zadkiel Saint-Orice, conseiller territorial et les élus de la mairie de Matoury, les résidents appellent à une intervention des autorités. Mélissa Calas, habitante du site, insiste sur l’importance économique et historique de ces familles :
"C’est une injustice totale. Nous faisons partie intégrante du tissu économique de la Guyane. Il y a des résidents qui travaillent dans la pêche mais aussi dans d’autres secteurs importants… Tout un mode de vie risque d’être détruit."
Pour John Francis, président de l’Association pour la Défense des Intérêts des Habitants du Larivot, le rachat du site par les locataires serait une solution durable. Selon lui, les familles entretiennent leurs maisons comme de véritables propriétaires :
"Depuis 20 ans, nous sommes dans l’incapacité de nous projeter. Nous entretenons ces habitations au quotidien, comme si elles nous appartenaient. Nous sommes prêts à les racheter et donc en devenir propriétaire"
Des pistes de résolution à explorer
L’association envisage deux solutions pour éviter l’expulsion :
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Annulation du bail emphytéotique (bail immobilier de très longue durée, le plus souvent compris entre 18 et 99 ans) pour non-paiement des redevances par le propriétaire.
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Usucapion (prescription acquisitive), les locataires ayant occupé les lieux depuis plus de 30 ans.
Les résidents espèrent qu’une décision rapide permettra de mettre fin à des années de conflit et d’assurer leur stabilité. Les locataires de la PIDEG restent mobilisés et comptent sur le soutien populaire pour faire entendre leur voix.