L’Université des Antilles met en place un dispositif de congés menstruels pour ses étudiantes

L’Université des Antilles rejoint désormais les établissements pionniers en France hexagonale comme ceux de Bordeaux, Montpellier ou Reims, en mettant en place un congé menstruel. Une décision adoptée à l’unanimité par le conseil académique, qui marque une volonté forte de reconnaître l’impact des douleurs menstruelles sur le quotidien étudiant. 

Hélène Vastel, responsable du projet et engagée de longue date sur les questions de santé étudiante, souligne les raisons de cette mise en place :

“L’une des raisons, c’est que la population étudiante est une population qui peut rencontrer des difficultés d’accès aux soins, parce qu’on est sur un territoire qui n’est pas doté comme on le souhaiterait au niveau des médecins.”

Au-delà du service médical limité, les consultations peuvent être trop coûteuses pour les étudiants :

“Et puis consulter un praticien, c’est un coût. Les étudiants n’ont pas toujours la possibilité d’aller voir un professionnel de santé. Les congés qui ont été mis en place par l’université reposent sur un système de confiance avec l’étudiant. Il ne s’agit pas de compliquer leur quotidien avec des démarches administratives : aucun certificat médical n’est exigé”.

Une utilisation basée sur la confiance

Le dispositif repose sur une logique simple : les étudiantes peuvent déclarer leur absence via l’application My UA, dans la limite de 30 demi-journées par année universitaire. Melvine Désir, vice-président étudiant du pôle Martinique, a précisé les modalités de fonctionnement :

“Les usagers qui bénéficient des congés menstruels peuvent les utiliser comme ils le souhaitent, dans le respect du quota. Si une étudiante est concernée par un examen et souhaite user de ses congés menstruels parce qu’elle est en période de menstruation, elle doit simplement le notifier sur l’application. Ensuite, elle doit adresser un mail à son enseignant pour l’informer de son incapacité à être présente le jour de l’examen. C’est un système souple, respectueux, et qui prend en compte la réalité du vécu des étudiantes”.

Ce congé menstruel constitue une avancée significative dans la politique de santé de l’université. Il permet non seulement de mieux intégrer la réalité des douleurs menstruelles dans la vie universitaire, mais aussi de lever certains tabous encore présents dans les milieux éducatifs.