Premier bilan pour l’opération Place Nette en Guyane

En Guyane, le dispositif a été lancé la semaine dernière et va durer jusqu’au 20 mars. Depuis, des opérations ont été menées un peu partout sur le territoire : contrôles routiers, contrôle de commerces, opérations anti-délinquance dans les établissements scolaires etc. 

C’est ce que nous détaille le commandant de la gendarmerie de Guyane, Jean-Christophe Sintive, invité au micro de Victor Zammit dans l'Invité du 7h du lundi 11 mars 2024 : 

“Tous les jours, nous menons des opérations de police judiciaires, qui étaient déjà programmées, mais qui sont intégrées dans l’opération “Place Nette”: des opérations “territoire propre” avec des récupérations d’épaves en collaboration avec les mairies, des opérations de contrôle des débits de boisson clandestins, des opérations de contrôle de zone dans les quartiers sensibles, des opérations anti-délinquance, de contrôle des flux. Nous avons Cette opération Place Nette a permis de donner un rythme extrêmement régulier. Il y a plus d'interpellations, on a saisi aussi des stupéfiants. C’est aussi montrer aux Guyanais qu’on est présents pour eux, et qu’on est sur tous les types de délinquance.”

Alors la mise en place de cette opération est-elle en lien avec le déplacement à venir d’Emmanuel Macron en Guyane ? “Ce n’est pas vrai”, répond le commandant Sintive : 

“Cette opération était planifiée de longue date. Ce n’est pas parce qu’il n’avait pas “Place Nette” qu’on ne travaillait pas, ce n’est pas parce qu’il n’y aura plus “Place Nette” qu’on ne travaillera plus. L’opération a été annoncée par le président de la République le 16 janvier dernier, donc évidemment il y a un lien, cette opération partout en Hexagone et en Outremer est une déclinaison de cette annonce. La Guyane avait prévu cette opération, il se trouve qu’elle tombe au mois de mars. Bien évidemment, nous n’allons pas la poursuivre pendant la visite du président de la République. Ca tombe bien, effectivement, mais c’était planifié de longue date.”

Rien de nouveau, et aucune révolution dans la lutte contre la délinquance, nous a confié le commandant de la gendarmerie de Guyane. L’objectif de Place Nette, dit-il, c’est aussi et surtout de mettre un coup de projecteur sur le travail mené au quotidien des forces de l’ordre: 

“Place Nette fait suite aux opérations Tempête déjà menées par le ministère de l’Intérieur, essentiellement liées à la lutte contre les stupéfiants. Les opérations Place Nette sont très adaptées à la Guyane parce qu’on y ajoute des volets spécifiques “Guyane” : contrôle des flux, orpaillage illégal … La stratégie globale c’est porter un coup à toutes les formes de délinquance, en coordination avec la Police Nationale, ce qu’on fait tous les jours. C’est faire mieux, avec les mêmes personnels en travaillant sur les efforts et les différents types d'opérations, partout en Guyane.”

L’idée générale est de faire “baisser le niveau de violence”, selon le général Sintive en allant “au coeur des organisations criminelles et mettre un terme à leurs actions.” Le travail se poursuit, donc, dans l’objectif de maintenir les efforts fournis durant l’opération.

La Guyane reste le département le plus touché par la délinquance et la violence. En 2023, le territoire comptait le plus haut taux d’homicides de France avec 0,6 homicides pour 100.000 habitants, soit 23% de plus qu’en 2022. 

L'interview complètes du général Jean-Christophe Sintive est disponible en podcast.