Les forces de l'ordre affirment leur présence devant les établissements scolaires du second degré
Hier, 105 gendarmes étaient déployés devant une trentaine de collèges et lycées de Guyane, et plusieurs dizaines de policiers devant les établissements de Cayenne.
L’objectif est de montrer aux élèves, mais aussi aux parents et aux professeurs, que les forces de l'ordre sont mobilisées, en ce retour de vacances de février, face à la montée de la violence aux abords des établissements. Une montée de violence qui avait déclenché une grève des personnels d'éducation et des enseignants au début du mois. S'en est suivie une réunion entre le rectorat, la CTG, la préfecture, les forces de l'ordre, le procureur, les syndicats et les parents d'élèves, juste avant les vacances, pour décider des mesures à prendre. Désormais, les gendarmes patrouilleront devant les collèges et lycées, le matin, à la pause de midi, et le soir, et ce, jusqu'aux vacances d'avril.
Pour le général Patrick Valentini, commandant de la gendarmerie de Guyane, la lutte contre l'insécurité passe aussi par un travail sur le long terme. « On va essayer de faire aussi un certain nombre de choses à l’intérieur des établissements. Sur Concorde, la brigade de prévention de la délinquance juvénile va venir au contact des élèves les plus perturbateurs pour les prendre directement sur mode de prévention et d’éducation » précise-t-il. Pour la préfecture, au-delà de la présence des forces de l'ordre sur le terrain, la lutte contre l'insécurité passe aussi par un travail avec la communauté éducative. « Très régulièrement, les services de la préfecture et la communauté éducative font le bilan sur ce qui se passe dans les établissements » affirme Olivier Ginez, directeur de cabinet de la préfecture.
Général Patrick Valentini, Joël Saint-Louis-Augustin, chef d'établissement et Olivier Ginez, directeur de cabinet de la préfecture au collège Concorde-Dumesnil (Photo : M.Romagnan)
La principale du collège, Joël Saint-Louis-Augustin, salue cette opération, qui a surtout un effet dissuasif sur les jeunes. Mais mettre des gendarmes devant les établissements, cela ne risque-t-il pas de déplacer les violences à l'intérieur des établissements ? Pas pour Joël Saint-Louis-Augustin. « Les bagarres dans l’établissement sont souvent liées à des problèmes dans les quartiers, ce n’est qu’un déplacement. Cependant, on essaie d’être hyper réactif sur ce genre de problème » précise-t-elle.
Les gendarmes s'engagent donc à collaborer avec les chefs d'établissements pour des opérations ponctuelles de prévention auprès des élèves. Et puis, avec l'aide de la préfecture et du rectorat, les procédures de diagnostic de sûreté-sécurité dans les établissements seront accélérées.