La menace des factions criminelles en Guyane
Les factions criminelles, apparues dans les prisons brésiliennes à la fin des années 1970, ont progressivement étendu leur influence jusqu’en Guyane. Certains clans locaux comme les B13 de Matoury ou le BTR Gang, se sont d’ailleurs associés avec les factions brésiliennes.
Comparables à des mafias, elles utilisent la violence et les assassinats, y compris internes, pour asseoir leur domination. Ces gangs, tels que le Comando Vermelho et la Familia Terror do Amapá, financent leurs activités par le trafic de drogue, les braquages violents, et même l’orpaillage illégal, incluant prostitution, meurtres et attaques contre des orpailleurs légaux et illégaux. « Ces deux factions sont rivales, ce qui explique aussi les nombreux règlements de compte que nous constatons », indique le général Jean-Christophe Sintive, le commandant de la gendarmerie de Guyane.
Une riposte organisée par les autorités
Face à cette montée de la criminalité, les forces de l’ordre, notamment la gendarmerie, se mobilisent. La section de recherches de Cayenne, renforcée depuis septembre par une division spécialisée dans la lutte contre le crime organisé, mène des enquêtes approfondies en coopération avec les autorités brésiliennes. Un phénomène croissant qui cherche à s'entendre, explique Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie de Guyane :
« Depuis cinq ans, nous faisons face à ces arrivées de factions armées brésiliennes. Elles cherchent désormais à s’étendre dans toute l’Amérique du Sud, voire à l’Europe via le Portugal mais aussi la France, en raison de la situation géographique de la Guyane.
Depuis octobre 2022, une « task force » dédiée, composée d’enquêteurs envoyés depuis l’Hexagone, appuie ces efforts. Le bilan : en 2023, 75 individus affiliés à des factions ont été arrêtés en 2023 à Kourou, Matoury, Cayenne, Rémire-Montjoly, et même dans l’Hexagone.