La Guyane à nouveau en tête des territoires les plus criminogènes de France

Le nombre d’armes saisies a doublé en 2024, atteignant 528. Les frontières poreuses avec le Brésil et le Suriname favorisent les trafics d’armes et de stupéfiants. Selon le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie en Guyane, "des factions armées brésiliennes cherchent à s’implanter" et sont impliquées dans 53 % des homicides. Treize règlements de compte liés à l’orpaillage illégal ont été enregistrés en forêt. "Nous avons identifié environ 400 criminels affiliés à ces groupes, et 75 d’entre eux ont été interpellés en 2024", précise-t-il.
Des chiffres contrastés sur la délinquance
En 2024, la Guyane a enregistré 20 883 crimes et délits, soit une augmentation de 4 %. Si les homicides ont baissé de 17 % et les cambriolages de 7 %, les vols de véhicules ont augmenté de 17 %. Les forces de l’ordre ont saisi 3,5 tonnes de cocaïne, dont une tonne à l’aéroport Cayenne - Félix Eboué. "Nous devons intensifier notre présence sur le terrain pour contenir cette dynamique", affirme le préfet Antoine Poussier.
Une mobilisation renforcée des forces de l’ordre
Le préfet de Guyane, Antoine Poussier, affirme que la priorité reste la lutte contre la délinquance :
"Les moyens ont été renforcés avec plus d’une centaine de policiers et gendarmes supplémentaires en deux ans", souligne-t-il.
Un dispositif de contrôle, baptisé ATIPA, a été mis en place sur le fleuve Maroni pour mieux surveiller les flux entre Albina et Saint-Laurent du Maroni. "Ce dispositif permet d’intercepter plus efficacement les contrebandiers et criminels en transit", ajoute-t-il.
Lutte contre l’orpaillage illégal : des avancées notables
Le niveau de l’orpaillage illégal en Guyane n’a jamais été aussi élevé, mais les forces de l’ordre ont adapté leurs stratégies. "Nos opérations sont réussies à 85 % contre 30 % il y a dix ans", explique le général Sintive. En 2024, 95 millions d’euros de matériel lié à l’orpaillage illégal ont été saisis et détruits. "C’est un record qui témoigne de nos efforts accrus", ajoute-t-il.
"Les méthodes de lutte ont évolué, nous avons affiné notre ciblage opérationnel, ce qui nous permet d’agir avec plus d’efficacité et d’impact".
Une lutte qui doit se poursuivre
Malgré une légère baisse des homicides, leur nombre reste élevé. "Il faut poursuivre le travail d’attrition sur ces groupes criminels, car une bonne partie des homicides en Guyane sont des règlements de compte", insiste le général Sintive :
"Nous devons maintenir la pression et renforcer notre coopération avec les pays voisins pour démanteler ces réseaux criminels".
Sophie Charles, maire de Saint-Laurent du Maroni, ville particulière touchée par l'insécurité, souhaite étendre le dispositif de caméra de surveillance.