Des Assises de la sécurité routière et fluviale après les chiffres alarmants du nombre de victimes en Guyane
Chaque année, une trentaine de Guyanais perdent la vie dans des accidents de la route, et les fleuves qui traversent le territoire sont souvent meurtriers. Ces chiffres alarmants ont conduit à la tenue des premières Assises de la sécurité routière et fluviale en Guyane. Ces rencontres rassemblent usagers, associations, collectivités locales et services de l’État pour réfléchir ensemble à des solutions pérennes.
« Les accidents et les morts ne sont pas une fatalité », rappelle Caroline Couchy-De-Lanéssan, directrice de l'ordre public et des sécurités auprès des services de l’État. Elle insiste sur l'importance d’une communication adaptée aux diversités culturelles de la Guyane et souligne les progrès déjà accomplis, notamment en matière de port du casque. Cependant, de nombreux défis restent à relever, comme la lutte contre la fraude au permis de conduire, l'alcool et drogue au volant, les excès de vitesse (ndrl : les principales causes des accidents de la route) et le renforcement des campagnes de prévention.
La RN1 entre Cayenne-Macouria-Kourou, tronçon le plus accidentogène du territoire. © Sdis973
Pour Sofia Meziani, cheffe de service aux Affaires maritimes, littorales et fluviales, la collecte de données fiables sur les accidents fluviaux est cruciale. « Nous manquons de données consolidées pour suivre l'évolution des accidents sur le Maroni et l’Oyapock, en partie en raison de la complexité transfrontalière de ces fleuves. » La création d’un observatoire du transport fluvial pourrait permettre d’avoir une vision plus claire sur les risques présents sur ces axes de circulation pour les habitants des communes isolées.
Opération de sauvetage auquatique. ©Sdis973
En plus de ces problématiques, l'engagement de tous est primordial. « Nous manquons de bénévoles pour multiplier les actions de sensibilisation », déplore Mme Couchy-De-Lanéssan, lançant un appel à toutes les bonnes volontés, y compris aux associations de victimes.
Les assises, au-delà de la sensibilisation, ont aussi pour but de mobiliser les acteurs locaux et de densifier un réseau d’information et de prévention. « Quand une entreprise, qui dispose d’un parc automobile, fait de la prévention, ce sont aussi des conducteurs plus vigilants », souligne-t-elle, rappelant que la sécurité est l’affaire de tous.