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Agressions de soignants : les professionnels libéraux des Antilles Guyane unis pour le renforcement des mesures de sécurité

Face aux agressions violentes survenues en Guyane, les infirmiers libéraux des Antilles et de la Guyane se sont mobilisés ce lundi (24 mars). Une fermeture des cabinets et un rassemblement devant les agences régionales de santé ont été prévus à partir de 15 heures.

  • Par: adminradio
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Après les agressions violentes de deux infirmières en Guyane – un viol à Maripasoula et un braquage à Matoury –, les représentants des soignants libéraux ont été reçus par l'Agence Régionale de Santé (ARS) de Guyane pour discuter des mesures à mettre en place.

© F. Royer / Radio Péyi 

Le directeur régional, Laurent Bien, a exprimé son soutien aux victimes et détaillé les solutions envisagées :

« D'abord, redire notre sidération par rapport aux événements et notre soutien aux victimes et aux soignants. Ensuite, nous avons proposé quatre actions concrètes : une campagne de sensibilisation contre les incivilités, un soutien financier pour renforcer la sécurité et la formation des soignants, la création d’un observatoire des violences, et un protocole d’action clair pour mieux protéger les professionnels. »

A l’issue de la première mobilisation vendredi (21 mars 2025) à Cayenne, le préfet de Guyane, Antoine Poussier a rencontré les représentants des professionnels de santé libéraux pour apporter un renforcement des mesures de sécurité. Les mesures annoncées incluent l'élargissement du dispositif des "boutons anti-agressions", expérimenté uniquement à Cayenne, des formations de self-défense aux soignants volontaires, et des audits de sécurité seront réalisés dans les cabinets et logements mis à disposition du personnel, notamment à Maripasoula.

Des violences qui inquiètent le corps médical

Les soignants libéraux sont régulièrement victimes d’agressions, notamment dans certaines zones isolées. Awatef Arghoubhi, infirmière et secrétaire générale de l'Union Régionale des Professionnels de Santé, témoigne :

« Je suis régulièrement contactée par des collègues victimes de menaces ou d’incivilités. Certaines ne savent même pas qu’elles peuvent arrêter les soins et porter plainte. Nous avons besoin d’un meilleur accompagnement et d’une information claire sur nos droits. »

Des revendications pour plus de protection

Face à cette insécurité croissante, les soignants demandent des mesures immédiates : 

« Nous avons besoin de sécuriser nos conditions d'exercice, notamment en zone isolée, de valoriser la profession et de rappeler l’importance du respect des soignants. Nous avons obtenu la généralisation du bouton police connecté en zone sensible, un protocole clair d’intervention et une campagne de communication à l’échelle territoriale », explique Awatef Arghoubhi.

Une mobilisation qui s’étend aux Antilles

Les agressions en Guyane ont provoqué une onde de choc jusqu’en Martinique et en Guadeloupe, où les infirmiers libéraux se sont mobilisés ce lundi 24 mars, avec des fermetures de cabinets et des rassemblements devant les Agences Régionales de Santé.

© Archives RCI 

Marie-Noëlle Delannay, présidente du Syndicat Convergence Infirmier, exprime son inquiétude :

« L’insécurité devient notre quotidien. La blouse ne nous protège plus. Si nous devons travailler avec la peur, cela va aggraver la crise d’attractivité du métier et poser un vrai problème de santé publique. »

Les professionnels attendent désormais la réalisation concrètes des mesures annoncées par les autorités pour garantir leur sécurité et préserver l’accès aux soins pour tous.