Son bébé de sept mois décède le jour de Noël
Douglas Khan perd sa fille le 25 décembre à Matoury après s’être rendu deux fois aux urgences de Cayenne. Le père a rencontré la direction de l’hôpital hier puis a porté plainte pour homicide involontaire.
Dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 décembre, Douglas Khan constate que sa fille, Izadora Kate est affaiblie, fiévreuse et a des difficultés respiratoires. Il décide de l’emmener à l’hôpital de Cayenne une première fois. Sur place, après une longue attente, le médecin confirme cette fièvre puis lui installe un masque à oxygène et lui prescrit d’autres médicaments, à aller chercher en pharmacie. L’hôpital ne garde pas l'enfant en observation, ils doivent rentrer chez eux.
Malgré les médicaments, l’état de santé d'Izadora continue de se dégrader. Les parents décident donc de ramener leur fille à l’hôpital une deuxième fois dans la nuit du samedi 23 au 24 décembre. Cette fois, selon la famille, les urgences décident de faire un lavage nasal et lui font inhaler de la ventoline qui est également prescrite en ordonnance avant de repartir à leur domicile. Le lendemain, vers 6h du matin les parents entendent Izadora tousser. Le père décide d’emmener sa fille très affaiblie directement à la caserne des sapeurs-pompiers de Matoury qui l’ont prise en charge rapidement. En arrêt respiratoire, le Samu vient en renfort pour tenter de la réanimer le bébé de 7 mois pendant un peu plus 40 minutes mais c’est sans succès. Ils annoncent le décès d’Izadora.
Ce drame suscite l’incompréhension de la famille. Le père attristé et consterné reproche à l’hôpital de ne pas avoir pris en charge plus longtemps sa fille malgré le fait qu’il se soit rendu deux fois à l’hôpital. Il ne connait pas le diagnostic. Assister de son avocat, Me Hakim El Allaoui, il a décidé de porter plainte pour homicide involontaire. L’objectif de sa démarche est de dénoncer la prise en charge par l’hôpital et de comprendre les circonstances du décès.
L’Agence régionale de la santé (ARS) souhaite « faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame ». L’ARS précise dans un communiqué, qu’elle a sollicité le 26 décembre la direction du CHAR pour apprécier les modalités de prise en charge du jeune patient et a rencontré dès le 27 décembre au matin le chef de service des urgences. Pour compléter les résultats de l’autopsie attendus, le directeur général de l’ARS a diligenté le 27 décembre au matin une enquête administrative dont le rapport doit lui être remis sous 48 heures. Les deux experts missionnés ont ainsi commencé l’analyse du dossier médical. La famille d’Izadora sera associée à la restitution de ces expertises par les équipes du Centre Hospitalier et de l’ARS de Guyane.