Santé : la création d'un CHU à Cayenne n'est plus d'actualité
Après plusieurs semaines de grève à l'hôpital et durant les mouvement sociaux de mars-avril 2017 qui avaient paralysé le territoire, le gouvernement s'était engagé à « transformer » le CHAR, a souligné le député de Guyane Gabriel Serville lors des questions au gouvernement ce mardi 8 octobre.
La Guyane pas suffisamment attractive
Mais « force est de constater aujourd'hui que les conditions ne sont pas réunies », pour la création du CHU, a répondu Adrien Taquet, « ne serait-ce que parce que les fondamentaux doivent d'abord être construits avec soin pour envisager une telle perspective. [...] Nous devons consacrer nos efforts dès maintenant à susciter sur place un environnement qui soit suffisamment attractif pour les professionnels médicaux qui souhaiteraient s'investir dans un exercice hospitalier de haut niveau », a-t-il ajouté.
Adrien Taquet a aussi rappelé qu'entre 2016 et 2018, « environ 50 millions d'euros d'aide exceptionnelle ont été versés au Centre hospitalier de Cayenne, sans compter la revalorisation pérenne des dotations à hauteur de 9 millions d'euros que nous lui avons octroyée ».
Le CHU tombé aux oubiettes ?
« C'est la sincérité de l'engagement de l'État qui est remise en cause », a déploré le député, dénonçant « l'approche comptable » du secrétaire d’État, qui « fera certainement le bonheur des 4 000 patients qui sont évacués chaque année en Martinique, en Guadeloupe ou en Métropole ». En effet, la Guadeloupe et la Martinique dispose d'un CHU.
Gabriel Serville a rappelé d'autres engagements du gouvernement comme construire des hôpitaux à Maripasoula et Saint-Georges de l'Oyapock. Avec la création du CHU, tous ces engagements ne sont plus d'actualité.
Une déception pour les professionnels de santé
Le syndicat UTG Santé regrette cette décision. Eric Moulinier, son secrétaire général a réagit pour donner à cette annonce du gouvernement. « Avoir un CHU permettrait à nos jeunes de se former en Guyane ainsi éviter que nos jeunes poursuivent leurs cursus ailleurs », précise-t-il. Selon UTG Santé, les conditions doivent être portées au niveau local. « Il faut qu'on se donne les moyens de réunir les conditions. C'est à nous de porter ce projet devant l’État mais avant tous les acteurs doivent se réunir autour d'une table », ajoute-t-il. La demande d'un CHU n'est pas récente, elle était déjà inscrite dans un protocole d'accord de fin de grève de l'UTG Santé en 2001.