Préparer les futurs étudiants en médecine dès le lycée
L’Externat Saint-Joseph met en place une filière « excellence santé » cette année.
Une première en Guyane
Dès la semaine prochaine, 58 élèves volontaires de Première et de Terminale Scientifique auront une à deux heures de cours supplémentaires par semaine dans les matières scientifiques, pour les préparer au concours de la PACES (Première Année Commune des Etudes de Santé). Ce concours de fin de première année d’étude des métiers de la santé, permet d’accéder aux formations de médecin, mais aussi de pharmacien ou de sage-femme.
Un concours très difficile et sélectif
Ce concours est basé sur des questions à choix multiples. Ainsi les cours supplémentaires permettront d’acquérir des méthodes de travail pour que les élèves puissent se préparer au mieux à la PACES. Ils auront des cours de renforcement en mathématique, en SVT et en science physique et chimie. Pour Antoine Nelson, professeur de mathématique à l’Externat Saint-Joseph, l’objectif est de préparer des jeunes guyanais le plus tôt possible à réussir l’épreuve de première année :
« Cela permet aussi de prendre conscience des sacrifices qu’il faudra faire pour pouvoir épouser cette profession de médecin ou encore de professionnel de santé » rajoute-t-il.
Cette filière « excellence santé » n’entrainera pas de surcoût d’inscription pour les parents d’élèves du lycée privé sous contrat d’association avec l’Etat. En revanche, les heures supplémentaires des professeurs seront rémunérées par le Rectorat de Guyane.
58 élèves volontaires de l'externat Saint-Joseph participeront à la filière "excellence santé"
Une filière pour pallier au désert médical en Guyane
Le constat est qu’il y a un manque de professionnels de santé en Guyane. Selon une enquête Statiss (Statistiques et indicateurs de la santé et du social), les chiffres des professionnels de santé libéraux ou mixtes, en exercice au 1er janvier 2016, sont de 55 médecins généralistes pour 100.000 habitants en Guyane contre 104 en métropole, 27 médecins spécialistes contre 94 en métropole, 28 chirurgiens dentistes contre 57 en France métropolitaine, 134 infirmiers en Guyane contre 174 dans l'Hexagone et 47 kinésithérapeutes contre 104.
L’objectif de la « filière d’excellence » est donc de pouvoir renverser la tendance. Antoine Nelson espère pouvoir donner une formation « intéressante, qualifiante pour leur réussite et leur retour en Guyane afin de soigner les Guyanais »
Cette filière est supervisée par le docteur Rollin Bellony ancien professeur à l’Université d’Amiens et président de l’association « Pirogue humanitaire » qui amène chaque année des étudiants guyanais en métropole pour préparer aux métiers de la santé. Pour lui, cette filière est un bon début mais pour avoir des médecins de Guyane, il faudrait que la formation soit disponible sur place, du début jusqu’à la fin des études de médecine :
« Ceux que j’ai formé à Amiens, peu sont revenus en Guyane Il faudra tout faire pour qu’ils reviennent. Toutes les études statistiques ont montré que les étudiants s’installent dans la régions où ils ont fait leur spécialité donc si il n’y a pas de 3ème cycle et de spécialité ici, il y aura un désert médicale »
Pour l’instant, seule la première année de medecine est disponible à l’Université de Guyane, après avoir passé le PACES, les étudiants doivent poursuivre leur cursus aux Antilles puis en métropole.