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Liaisons maritimes perturbées : les pharmacies de Guyane aussi touchées

Si les rayons vides dans les supermarchés ont récemment marqué les esprits de consommateurs guyanais, les officines, elles aussi, ont dû faire face à des retards de livraison de médicaments. Une situation tendue mais maîtrisée, selon le syndicat des pharmaciens.

  • Par: adminradio
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Ces dernières semaines, les Guyanais ont été frappés par les conséquences visibles des perturbations du fret maritime, en particulier dans les supermarchés. Mais dans l’ombre, d’autres secteurs ont souffert. C’est le cas des pharmacies, confrontées à des retards d’acheminement de médicaments en raison des grèves dans l’Hexagone et à Trinidad.

« On est habitué à stocker pour éviter les ruptures »

Liliane Pognon, co-présidente du syndicat des pharmaciens de Guyane, explique que la profession a su anticiper et gérer la situation grâce à une stratégie bien rodée : le stockage.

« Nous, on est habitué à stocker énormément. On ne veut pas de rupture sur le médicament. On a entre 4 à 6 mois de stock, entre le grossiste et l’officine. Pour certaines molécules sensibles comme le paracétamol, j’ai plus d’un mois de stock en pharmacie, et le grossiste en a 3 à 4 mois. »

Cette organisation permet aux pharmacies de maintenir l’accès aux traitements, notamment pour les patients chroniques. Une solidarité entre officines permet aussi de limiter les effets des pénuries ponctuelles. « Lorsqu’il y a une rupture, ça fait boule de neige. Les patients cherchent dans plusieurs pharmacies. Mais on s’appelle entre confrères, on regarde qui a encore du stock pour tenir. », ajoute-t-elle.

L’aérien en renfort, mais limité

Face aux retards maritimes, les livraisons aériennes ont été intensifiées. Mais cette solution n’est ni simple, ni viable pour tous les produits.

« Par chance, beaucoup de médicaments sont déjà stockés, et d’autres arrivent aussi par avion. On a dû faire des dépannages aériens, mais ça a un coût, et ce n’est pas possible pour tout. »

Liliane Pognon note que la succession de perturbations – grèves, changements de protocole, logistique ralentie – a pris tout le monde de court : « On était habitués à gérer quelques problèmes maritimes, mais autant d’un coup, non. Là, tout s’est cumulé. »

Un retour progressif à la normale

Malgré la tension, aucune véritable pénurie n’a été déclarée. Les pharmacies ont tenu bon, et la situation semble se stabiliser, rassure Liliane Pognon :

« On commençait à avoir la tête sous l’eau, mais on retrouve le sourire. Les conteneurs commencent arriver à nouveau. Les stocks de deux ou trois molécules ont été très tendus, mais c’était aussi le cas dans l’Hexagone. »

Elle souligne que les ruptures de médicaments ne sont pas seulement locales, mais font partie d’une problématique mondiale. « Les laboratoires et fabricants travaillent à flux tendu. Donc si les grossistes sont en rupture, ça veut dire que le problème existe depuis un moment en métropole. »

Les pharmaciens soulignent l’efficacité de la chaîne locale : les grossistes livrent parfois jusqu’à trois fois par jour selon les zones, une réactivité appréciée dans ce territoire si vaste.