L'épidémie de dengue pourrait être liée au réchauffement climatique
La Guyane fait face à la plus grande épidémie de dengue sur son territoire depuis une vingtaine d'années. Selon l'ARS, près de 3 000 cas de dengue ont été recensés depuis le début de l'année 2024. Les experts de l'Organisation Mondiale de la Santé avaient tiré la sonnette d'alarme l'année dernière où ils avaient affirmé que le changement climatique allait favoriser la propagation de la dengue.
Selon les scientifiques, la dengue se développe dans des altitudes et latitudes où elle ne semblait pas être présente auparavant. Jean-Bernard Duchemin est responsable de l'unité d’entomologie médicale à l'Institut Pasteur de Guyane à Cayenne. Il nous explique les raisons de la prolifération de la dengue à des endroits peu propices à la maladie :
“Il y a trois choses. Avec l’augmentation de la température, les vecteurs montent un peu en altitude dans des zones comme le Pérou, où ils ne s’y trouvaient pas avant.
Deuxièmement, quand on augmente la température, le virus se transmet plus rapidement à l’intérieur du moustique et donc peut-être qu’il y a cet effet-là qui permet d’atteindre un seuil à partir duquel le moustique devient vecteur.
Troisièmement, on a des transports internationaux qui se sont intensifiés depuis 30 à 40 ans, qui fait qu’on a des échanges de porteurs de virus qui sont bien plus forts.”
Une maladie qui atteint désormais les zones tempérées, où les températurs plus chaudes favorisent l'éclosion des larves du moustique Aedes Aegypti, responsable de la transmission à l'humain.
Selon l'Agence Régionale de Santé en Guyane, l'épidémie se stabilise ces derniers jours et compte près de 800 nouveaux cas par semaine en moyenne, dont 600 rien que pour l'île de Cayenne.