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Forte contamination au plomb en Guyane

  • Par: abehary
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Après le mercure, la Guyane ferait face à une vaste contamination au plomb. C'est le résultat d'une étude révélée la semaine dernière.

Plus exactement, deux enquêtes épidémiologiques montrent une contamination nouvelle au plomb sur l’ensemble de la Guyane, et le maintien de l’intoxication au mercure dans les villages de l’intérieur.

Concernant la contamination au mercure, "87 % des femmes suivies présentent un risque au niveau fœtal" pouvant engendrer des "malformations définitives" et "40% des enfants" sont contaminés à plus de 5 microgrammes par litre de sang.

Mais selon le médecin en charge de l'étude, l'imprégnation au mercure a baissé entre 2012 à 2017 chez les femmes enceintes suivies, car elles mangent moins de poissons du fleuve contaminés par le mercure utilisé pour l'orpaillage illégal. « En 2012, le taux d'imprégnation était considérable pour plus de la moitié de la population » du Haut Maroni, selon le docteur Rémy Pignoux, en charge de l'étude menée de 2012 à 2017.

Les cas de saturnisme, c'est-à-dire de contamination au plomb, sont plus importants chez les garçons ainsi que les enfants sous couverture maladie universelle, et sur le littoral guyanais. Mais les taux sont aussi très élevés à Camopi et Trois-Sauts. Camopi où, par exemple, 16 enfants, sur les 20 testés, ont un taux de plomb supérieur à 50 microgrammes par litre de sang, quand la moyenne nationale est à 15. 50 microgrammes est le seuil obligatoire de déclaration auprès des organismes médicaux.

Globalement, avec 22,8 microgrammes par litre de sang en Guyane, « la moyenne géométrique est plus élevée » que la moyenne nationale ou qu’en Martinique (19,8) ou en Guadeloupe (20,7)

La cellule interrégionale d’épidémiologie a mené cette enquête de 2015 à 2017 sur près de 600 jeunes Guyanais de moins de 6 ans. Elle a précisé que les causes de cette intoxication « sont encore en cours d’étude », mais de fortes suspicions pèsent sur une cause alimentaire.

Le saturnisme est particulièrement nocif chez les jeunes avec des effets neurologiques, rénaux et hématologiques.