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Coqueluche : deux nourrissons décédés à Saint-Laurent, l'ARS renforce la coordination

Depuis septembre 2024, le Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (Chog) a signalé 16 cas de coqueluche chez des nourrissons et des enfants, indique l’Agence Régionale de Santé (ARS). Deux d’entre eux sont malheureusement décédés à Saint-Laurent du Maroni. Qu'est ce que la coqueluche ? Comment se protéger ?

  • Par: adminradio
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Face à cette recrudescence, l’ARS a réuni jeudi dernier les principaux acteurs de santé, notamment le Chog, la PMI, la Croix-Rouge et Santé publique France, pour coordonner les actions nécessaires. 

« Ces cas confirment l’intensification de la circulation communautaire de la bactérie. Pour faire face à cette épidémie, la stratégie la plus efficace reste la vaccination », explique l’ARS Guyane.

Les discussions ont porté sur la prise en charge des patients et les caractéristiques des cas recensés. « Garantir un bon parcours de soins pour les mères, leurs bébés et leur entourage est essentiel », rappelle l'ARS. Une situation sanitaire qui rappelle un vague de décès en 2002, 2005 et 2006 dans le commune de l'intérieur. En 2002, 3 enfants de Trois-Saut village de la commune de Camopi sont décédés de la maladie durant la même période. Suita à ce drame, les autorités à l'époque avait déploré un manque de prévention et de campagne de vaccination.

Qu'est-ce que la coqueluche ?

La coqueluche est une infection respiratoire hautement contagieuse causée par la bactérie Bordetella pertussis, parfois par Bordetella parapertussis. Bien que la vaccination ait réduit son incidence dans de nombreux pays, cette maladie reste une menace, notamment pour les nourrissons non vaccinés.

Causes et transmission

La coqueluche se transmet par voie aérienne lors de contacts rapprochés avec une personne infectée. Une personne malade peut contaminer jusqu’à 15 autres personnes en moyenne. La transmission se fait principalement des adultes ou adolescents vers les nourrissons.

Symptômes : trois phases distinctes

  1. Phase d'incubation : Initialement asymptomatique, suivie d’un écoulement nasal léger durant deux semaines.
  2. Phase paroxystique :
    • Toux persistante sans fièvre.
    •  Reprise inspiratoire difficile.
    • Chez les nourrissons : apnées, cyanose ou bradycardies (ralentissement du rythme cardiaque).
    • Chez les adolescents et les adultes : recrudescence nocturne de la toux.
  3. Phase de convalescence : Peut durer plusieurs semaines.

Chez les jeunes enfants, des complications graves comme des pneumonies ou des troubles neurologiques peuvent survenir.

Traitement

  • Antibiotiques : principalement des macrolides, qui éliminent la bactérie et limitent la transmission.
  • Hospitalisation : recommandée pour les nourrissons de moins de 3 mois.
  • Traitement préventif : Antibiotiques pour les personnes en contact étroit avec un malade, surtout si elles n’ont pas reçu de rappel vaccinal récent.

La vaccination est le principal moyen de prévention :

  • Enfants : Primo-vaccination à 2, 4, et 11 mois, avec des rappels à 6 ans et entre 11 et 13 ans.
  • Adultes : Rappel à 25 ans (jusqu’à 40 ans pour un rattrapage).
  • Femmes enceintes : Vaccination recommandée entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée pour protéger le nouveau-né.
  • Stratégie de cocooning : Vaccination des proches des nourrissons non encore vaccinés.

Impact mondial et gestes barrières

Bien que l’incidence ait diminué grâce à la vaccination, la coqueluche reste un problème de santé publique :

  • 40 millions de cas et 300 000 décès par an dans le monde, selon Santé publique France.
  • Les gestes barrières (port du masque, hygiène des mains) et la vaccination demeurent essentiels pour limiter la propagation.

Pour plus d’informations, consultez le site de Santé publique France ou parlez-en à votre médecin

La vaccination, pilier de la prévention

L’ARS souligne l’importance de la vaccination, organisée autour de trois stratégies clés :

  • La primovaccination obligatoire des nourrissons dès 2 mois, avec rappels jusqu’à l’âge adulte.
  • La vaccination des femmes enceintes dès le second trimestre, entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée.
  • La stratégie de "cocooning" pour vacciner les proches des nourrissons afin de limiter les risques de transmission.

Une recrudescence au-delà de nos frontières

La situation en Guyane s’inscrit dans une tendance mondiale. En Europe et en Amérique, les cas de coqueluche connaissent une hausse marquée, avec une augmentation notable au Brésil et aux États-Unis ces dernières années. La Guyane, bien qu’épargnée par les épidémies depuis 2005-2006, fait face à une vulnérabilité accrue en raison des difficultés d’accès à la vaccination et de la précarité.

L’ARS rappelle enfin que, bien que la coqueluche ne soit pas à déclaration obligatoire, le signalement des cas est crucial pour limiter la propagation et protéger les populations les plus fragiles.