Anaplasmose : une nouvelle maladie découverte chez un orpailleur illégal
Dans une étude publiée la semaine dernière, la revue Emerging Infectious Diseases annonce la découverte d'un agent pathogène baptisé anaplasmose de Sparouine et découvert chez un orpailleur illégal qui officiait en Guyane. Cette maladie est transmise par les tiques, le patient infecté a dû être hospitalisé
L’orpailleur est pour l’instant le seul patient connu, à travers toute la planète, à avoir contracté cette infection. Infection qu’il a sans doute été attrapé durant ses longs séjours en forêt. En 2019, cet orpailleur avait déjà été examiné, mais un an et demi plus tard, il était admis au Centre hospitalier de Cayenne pour des maux de tête, des fièvres et une fatigue générale. Des prélèvements ont révélé qu’il ne s’agissait pas d’agents infectieux courants. Un examen ADN a permis, par la suite, de mettre en évidence ce nouvel agent, baptisé anaplasmose de Sparouine.
Depuis des années plus personne ne s’est intéressé aux tiques qui sont présentes en Guyane et aux maladies qui y sont liées. Un consortium de laboratoires s’est intéressé à la circulation des microbes chez les tiques. Une collection de prélèvements sanguins de certains orpailleurs a été analysée par les chercheurs.
Ils découvrent une nouvelle variété de bactéries proches de celles déjà connues chez les paresseux. Olivier Duron, le directeur de recherches au CNRS en collaboration avec le laboratoire Mivegec est l’un des découvreurs de la maladie. Il explique le mode de transmission entre la faune, la tique et l’Homme :
« La seule façon de contracter cette maladie est de se faire mordre par une tique et sur notamment des personnes les plus sensibles fréquentant régulièrement le milieu forestier en contact avec la faune sauvage. La transmission ne se fait pas entre humain sauf par tranfert sanguin »
Avec autant de facteurs limitant la transmission, le risque sanitaire existe mais sans pour autant provoquer une épidémie. Si l'anaplasmose de Sparouine semble bénigne, la maladie montre que les perturbations des milieux naturels risquent de transmettre de nouvelles infections aux humains :
« Plus l’humain occupera les espaces où vivent la faune sauvage de façon répétée, plus nous perturberons les milieux naturels (déforestation, orpaillage…) et plus nous allons nous retrouver exposé à de nouvelles maladies », explique Olivier Duron.
Le patient a guéri au bout de trois semaines de traitement antibiotique. Il est trop pour présager la gravité de cette infection, qui montre cependant qu’il existe beaucoup d’agents pathogènes dans les milieux peu fréquentés par les humains.
Pour l'instant, un seul porteur a été identifié et guéri, il s'agit d'un orpailleur clandestin, qui a vécu dans la crique Sparouine, sur le Maroni. Le lieu a d'ailleurs donné son nom à la maladie, baptisée anaplasmose de Sparouine.
Source : INEE CNRS