Valéry Giscard d’Estaing : des projets inaboutis pour la Guyane
Président de la République de 1974 à 1981, Valéry Giscard d’Estaing s’est rendu dans quasiment tous les outremers. Tous, sauf Saint-Pierre et Miquelon et la Guyane. Et ce , « pour une raison pratique, expliquait-il en avril 1981, lors d’une interview, c’est que je voulais me rendre au prochain tir de la fusée Ariane. »
Mais si le président n’a jamais mis les pieds sur le sol guyanais, les dossiers concernant le territoire étaient bien présents sur le bureau de l’Elysée. Notamment les dossiers économiques. Toujours en 1981, en pleine campagne présidentielle, il assure au journal Antilles Guyane Actualités que la « départementalisation économique est bien avancée ». À l’époque, un plan quinquennal prévoit alors 220 millions de Francs de crédits d'état pour développer les routes et les équipements portuaires.
Des réformes sociétales
Valéry Giscard d'Estaing parle de 200 exploitations agricoles créées en 5 ans et le triplement du bétail et de la production forestière sur la même période. La dotation globale de fonctionnement est aussi étendue aux communes ultramarines à hauteur de 716 millions de francs.
Côté social, c'est sous son septennat que plusieurs allocations arrivent dans les départements d’outremer : celle de rentrée scolaire et l'allocation logement notamment.
Les aides pour les travailleurs indépendants sont aussi mis en place dans les Départements Français d'Amérique à la même période. Et il faut attendre l'année 1980 pour que les Antilles-Guyane bénéficient enfin d'une protection contre le chômage sur le même modèle que la métropole.
Une colonisation encouragée
Plus tôt dans son septennat, en 1975, VGE et son gouvernement élaborent un projet de repeuplement pour la Guyane. Le but : favoriser l’implantation de 30 000 colons d’ici 1980. Une émigration en provenance de métropole et des Antilles. Avec ce grand projet, l’Etat giscardien entend attirer de nouveaux et jeunes agriculteurs en Guyane. D’autant que le texte prévoit d’octroyer des terres en concession aux nouveaux arrivants. Par ailleurs, le gouvernement travaille au développement de la pêche industrielle, d’usines de pâte à papier, et des mines sur le sol guyanais. Mais tout cela ne verra jamais le jour.
En effet, si l’Hexagone rêve déjà de l’eldorado guyanais (plus de 20 000 dossiers de candidatures sont rapidement déposés), le projet n’est pas du goût de la population locale et des élus guyanais. Il sera donc rejeté. Un coup dur pour le président Giscard d’Estaing, qui tournera le dos à la Guyane jusqu’à la fin de son mandat…