Un plan de relance de la pêche « pour répondre à l'urgence »
Deux millions d'euros pour renouveler et moderniser la flotte de pêche guyanaise, un financement sur des fonds privés apportés par la société CMA-CGM et gérés par la Banque Publique d'Investissement. « Pour lutter contre la pêche illégale, il faut occuper l'espace maritime », a estimé ce mercredi Hervé Berville, le secrétaire d'Etat chargé de la mer, en déplacement dans le département français d'Amérique du Sud. « La vraie lutte, c'est contre la pêche illégale », a renchéri Léonard Raghnauth, le président du comité des pêches de Guyane. Pour lui, « les maux de la filière aujourd'hui sont issus de la pêche illégale […] c'est le socle de ce pacte qu'on a signé avec le secrétaire d'Etat ».
Pour renforcer cette lutte, une unité des affaires maritimes va s'installer dans la commune d'Iracoubo, à mi-chemin entre Cayenne et Saint-Laurent, les communes les plus peuplées.
Hervé Berville a aussi annoncé la création d'un CAP marin-pêcheur au lycée agricole de Matiti d'ici septembre 2024. « L'idée, c'est d'enclencher dès maintenant des formations pour avoir des marins-pêcheurs formés sur le territoire guyanais », a-t-il ajouté. Mais les effets mettront plusieurs années à être ressentis. Actuellement, la majorité de la main-d'œuvre dans ce domaine est composée d'étrangers. Faute de documents administratifs renouvelés à temps, beaucoup sont empêchés de travailler. Le secrétaire d'Etat assure « qu'il y a un mois, la préfecture a ouvert plus d'une soixantaine de rendez-vous ». «Le 14 mars, nous avons reçu 67 propositions de rendez-vous à honorer trois jours plus tard », rétorque Léonard Raghnauth, un délai impossible à tenir pour le comité.
Ce plan vise « à répondre à l'urgence », selon Hervé Berville. Il comporte une cellule d'urgence et de crise destinée à accompagner les entreprises en difficulté. Ces promesses ont été formalisées par la signature d'une convention ce mercredi entre l'Etat, le comité des pêches et la collectivité territoriale de Guyane.