Sébastien Lecornu au cœur d'une enquête pour « prise illégale d’intérêts »
Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu est visé dans une enquête pour “prise illégale d’intérêts” pour ses activités lorsqu'il était président du Conseil départemental de l’Eure (Normandie). Le Parquet national financier (PNF) a confirmé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête.
En 2019, un courrier déclenche tout
L’enquête débute en réalité en 2019, après un courrier adressé à la cheffe du PNF, Eliane Houlette. Un courrier anonyme d’un banquier des collectivités locales, reconverti depuis dans l’énergie, selon le quotidien Libération. Dans cette lettre, il affirme que dans sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Sébastien Lecornu confirme avoir touché, entre juillet 2016 et juin 2017, 7 874 € bruts en tant qu’administrateur de la SAPN, la Société des autoroutes Paris-Normandie. Une période où il était aussi président du Conseil départemental de l’Eure.
Que reproche-t-on à l'actuel ministre des Outre-mer?
On reproche à Sébastien Lecornu de s’être servi de cette double casquette, pour favoriser les intérêts de la SAPN. Durant cette période, l'Etat a confié à la société la gestion des autoroutes de la région Normandie. Elle a aussi obtenu l'approbation de plusieurs délibérations de la collectivité : au moins quatre selon le Canard Enchaîné et cinq selon Libération.
Le cabinet ministériel répond
Le cabinet du ministre se défend, en indiquant que ce mandat a été exercé de façon totalement transparente. Les départements du Calvados, de la Seine-Maritime et de l'Eure sont actionnaires minoritaires de SAPN et, donc participent à l'assemblée générale. « Sébastien Lecornu a tout simplement poursuivi une pratique historique, à la suite de son élection, en siégeant pendant un an au sein du conseil de SAPN », précise le ministère.