Législatives : Blacodon, Constant, Mathieu, Bouba, Bunch. La liste des candidats déclarés ou non, continue de s'allonger

5 noms, 4 sur la 1ere circonscription et un sur la seconde… La liste des candidats, déclarés ou non, continue de s'allonger en prévision des élections législatives des 11 et 18 juin en Guyane. Sur la 1ere circonscription, Radio Péyi a recensé pas moins de 18 personnes dans les starting-bloc et 8 sur la seconde. On fait le point, circonscription par circonscription sur les nouvelles candidatures, sur ceux qui sont déterminés à y aller et sur les alliances qui se dessinnent ci et là.

Première circonscription 

La dernière en date, révélée hier par Mo News, c’est celle de Mylène Mathieu, l’ancienne numéro 2 de Péyi Guyane le parti de Gabriel Serville. Mylène Mathieu, ancienne élue d’opposition à la CTG qui avait claqué la porte de Gabriel Serville. 2 mois avant son élection à la CTG pour cause de « divergences profondes » et qui est revenue sur le devant de la scène à la faveur de l’opposition à la vaccination chez les soignants en tant que représentante des infirmières libérales. Joint par téléphone, Mylène Mathieu a confirmé l'information et devrait annoncer sa candidature lors d'un point presse ce samedi.

Parmi les autres candidatures, attendues ou annoncées celle de Steve Blacodon. Ancien flic, ancien gendarme, reconverti en chef d’entreprise et candidat malheureux, à moins de 40 voix, face à Marie-Laure Phinéra-Horth lors du second tour des sénatoriales le 27 septembre 2020. Steve Blacodon qui faisait partie de la liste de Rodolphe Alexandre en juin 2021 sur la petite couronne, et n’a donc pas été élu à la Collectivité. Steve Blacodon n’a pour autant pas perdu ses ambitions politiques et compte bien renverser la table en misant sur une campagne express et sur des propositions fortes sur ce dernier mois. 

Autre candidature attendue sur la 1ere circonscription… et elle risque de faire jaser au sein de la majorité à la CTG… Celle de Wesly Constant. Ce jeune trentenaire guyanais est aussi l’époux d’une des vice-présidente de la CTG, Bernadette Duclona-Constant, qui pourrait en plus être sa suppléante. Wesly Constant est également président ende idje (toi et moi en tek et wayampi). Wesly Constant est également membre actif et responsable communication de la Fédération interculturelle de Guyane dont le principe est de rapprocher et faire travailler les différentes de Guyane ensemble. Un comité de soutien a été créé. "On y travaille" nous a confirmé hier soir par téléphone Wesly Constant.

Et la 4e candidature attendue… ou qui ne fait plus de doute à la lecture des derniers posts sur les réseaux du principal intéressé et de quelques soutiens… c’est celle de Philippe Bouba. Le professeur syndicaliste, qui est devenu vice-président de la CTG à la faveur de l’élection de Gabriel Serville l’an dernier, se voit pousser des ailes, conforté en ce sens par le score de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour des présidentielles en Guyane. Philippe Bouba devrait confirmer sa candidature d’ici très peu de temps. « Un rêve pour la Guyane » a écrit Philippe Bouba mardi à l’occasion de ses 42 ans, rajoutant « au pied du mur, prêt à le franchir ». 

Outre ces nouvelles candidatures, la dernière grosse information est certains jeux d’alliances et tractations qui amènent, à une union, certes partielle, mais une union tout de même de plusieurs forces de gauche. A l’image de la NUPES en hexagone, Guyane Ecologie, Walwari et le PSG viennent de sceller une alliance autour de Line Létard, sur la 1ere circonscription. Seuls les Insoumis ne sont pas dans le tour de table puisque comme évoqués précédemment, ils devraient suivre leur représentant à la CTG. Mais à noter que les accords de circonscription NUPES ne sont pas applicables en outre-mer et en Corse.

A gauche toujours, malgré un début de campagne difficile, Myrtha Cattier et NFG sont plus que jamais sur la ligne de départ. La sénatrice Marie-Laure Phinéra-Horth est rentré de Paris en fin de semaine dernière pour lancer et soutenir la campagne de celle qui est adjointe à Cayenne et donner un coup de boost à cette candidature.

Le MDES aussi poursuit son bonhomme de chemin et le candidat Jean-Victor Castor organise des rendez-vous quasi quotidiens sur différentes thématiques, sur différents secteurs géographiques à la rencontre des habitants et acteurs du territoire.

A gauche encore, Péyi Guyane et Gabriel Serville battent le fer pour permettre la victoire de leur candidat Thibault Lechat-Vega. Après un lancement de campagne en fanfare, devant un parterre de près de 600 personnes, celui qui est 3e vice-président de la CTG et porte-parole de la majorité, qui a engagé une importante campagne sur le terrain. Il était hier par exemple à Saint-Georges de l’Oyapock… 

Et pour en finir avec les candidatures appuyées par des partis sur la première circonscription. On place désormais le curseur à droit avec Boris Chong-Sit, investi par Guyane Rassemblement, qui a engagé une campagne de terrain depuis quelques jours. L’avocat, qui fut un proche de Rodolphe Alexandre, pourrait recevoir d’ici peu le soutien d’un autre parti… celui de LR. Les Républicains, qui avait investi Michel Quammie mais dont le score de Valérie Pécresse et donc de LR aux présidentielles a passé l’envie de se présenter. 

A droite toujours le Rassemblement National sera représenté par Jérôme Harbourg, qui en a fait l’annonce le soir du 1er tour sur le plateau de Guyane La 1ere. Jérôme Harbourg qui s’était rendu à Paris auprès de Marine Le Pen le 24 avril et qui va lancer sa campagne de façon concrète d’ici moins de 10 jours maintenant. Le RN en revanche, contrairement à ce qui a pu être envisagé, ne devrait pas envoyer de candidat sur la seconde circonscription.

Viennent aussi les autres candidatures, issues de la vie publique, associatives et entrepreneuriales… 

Yvane Goua, porte-parole de l’association Tròp Violans, mène une campagne de terrain, quartier par quartier, commune par commune. Yvane Goua va effectuer son lancement officiel de campagne ce samedi soir chez des particuliers au PK13 sur la commune de Macouria… 

Joëlle Prévot-Madère, présidente d’honneur de la CGPME et soutenue par l’USD (Union des socio-démocrates) rebaptisé Fdeg USD. C’est l’ancien parti de Jean-Pierre Roumillac, l’ancien maire de Matoury qui passe l’accélérateur et multiplie les rencontres, notamment auprès des forces vives du territoire et des acteurs socio-économiques. Joëlle Prévot-Madère qui va effectuer son lancement de campagne officiel ce vendredi soir au Break Club à Rémire-Montjoly.

Rudy Stephenson. Proche de certains milieux économiques, le papa de l’actuelle Miss Guyane mais aussi fils d'Elie Stephenson, est candidat, hors parti. Et entend se placer plus que jamais sur le terrain des idées. 

Et Yari Contout, que vous avez découvert vendredi dernier sur Radio Péyi, décidé lui aussi à faire entendre une autre voix, issue de la jeunesse et de la société civile.

Enfin, pour être complet, la dernière catégorie mêle à la fois vie civile et politique… il s’agit pour la plupart de candidat issus de partis ou qui veulent en intégrer ou qui ont été battus lors de primaire et sortent ainsi des schémas classiques…

Alix Madeleine, plus jeune candidat en lice sur la 1ere circonscription, sévèrement battu lors de la primaire de Guyane Rassemblement. Mais qui draine autour de lui une forte communauté sur les réseaux sociaux. 

Lui aussi a été battu dans cette même primaire de Guyane Rassemblement, et avant à celle interne du PSG, Christophe Madère, poursuit sa campagne avec comme dernier thème évoqué en début de semaine sur les réseaux le coût trop important des migrants…

Rolande Chalco-Lefay elle avait fait le choix de ne pas participer aux primaires… Ancienne de Guyane Rassemblement, ancienne vice-présidente de la CTG en charge de la culture avec Rodolphe Alexandre, Rolande Chalco-Lefay s’est entourée d’une équipe issue de divers horizons et de jeunes.

Enfin Emmanuel Félissaint lui ratisse le terrain depuis de nombreux mois maintenant. Originaire de Cogneau-Lamirande où il vit encore aujourd'hui, le trentenaire rentré d’hexagone l’an dernier, dispose d’une forte présence et visibilité sur les réseaux mais est aussi parfois étiqueté de candidat "communautaire".

Seconde circonscription

Sur la seconde circonscription, une nouvelle candidature est sortie du bois hier soir… annoncée par France Guyane. C’est celle de Jenny Bunch. Policière guyanaise, elle rentre au péyi et se lance en politique à l’occasion de cette campagne pour le parti Debout La France de Nicolas Dupont Aignan. Un parti qui a toutefois renoncé à présenté un candidat sur la 1ere circonscription en raison du trop grand nombre de candidature déjà présentées selon la déléguée nationale du parti pour les outre-mer Christiane Dellanay-Clara. Originaire d’Iracoubo, Jenny Bunch a plusieurs cordes à son arc. Militaire dans l’armée de l’air, elle a ensuite travaillé au ministère des finances avant de rejoindre la police nationale à Paris et là, de se faire détacher en Guyane.

Le député sortant Lénaïck Adam entre lui aussi, officiellement cette fois, en campagne... Une entrée en campagne auréolée du soutien de Renaissance, le nouveau nom de « La République en Marche ». Un soutien mais pas une investiture. Lénaïck Adam entend conserver une « liberté » par rapport à Emmanuel Macron et la majorité présidentielle. Une liberté qui pourrait aussi s’apparenter à une volonté d’essayer de se détacher au maximum du bilan d’un président largement battu en Guyane.

Manuel Jean-Baptiste, lui au contraire, revendique d’être le candidat choisi par la maire de Saint-Laurent Sophie Charles, « celle qui lui a mis le pied à l’étrier » en le choisissant comme adjoint en 2020. Le leader des Igouanes de l’Ouest fer de lance des mouvements en 2017 dans la Capitale de l’Ouest entend cumuler ce soutien avec celui du président de la CTG Gabriel Serville, qui devrait être présent la semaine prochaine lors de son lancement officiel de campagne à Saint-Laurent.

Sur le même créneau, le finaliste de l’élection en 2017 et de celle de 2018, Davy Rimane, repart pour un tour. Le leader syndical, qui vient de céder sa place de dirigeant de la branche électricité à l’UTG pour s’investir dans le secteur privé, bénéficie, comme pour les précédents scrutin du soutien de La France Insoumise.

Jean-Philippe Dolor a lui obtenu l’investiture du parti Les Républicains, dans une circonscription qui a longtemps été chiraquienne à la faveur des votes pour Léon Bertrand. Le trentenaire mène une intense campagne de terrain et rencontre le maximum d’électeurs. Le natif de Maripasoula espère capitaliser entre autre sur les déçus du député sortant et veut "dépasser les clivages partisans".

Des jeux d’alliance et de partis aussi sur la seconde circonscription… avec des différences notoires et notables par rapport à la première. Ainsi le MDES et Guyane Ecologie soutiennent Christophe Pierre, ainsi que le 1er vice-président de la CTG Jean-Paul Ferreira ou encore les vice-présidente Samatha Cyriaque, Violaine Machichi-Prost et Thiarrah Steenckweel alors que le PSG a investi Wender Karam, qui bénéficie, au jeu des alliances, du soutien officiel de Walwari. Les alliances les plus hétéroclites sont toutefois à mettre au crédit du député sortant Lénaïck Adam soutenu par Léon Bertrand, Rodolphe Alexandre et Marie-Laure Phinéra-Horth ! (à Guyane Rassemblement et NFG pour les deux derniers cités)

Enfin, Gillermo Joje, vice-président étudiant de l’université de Guyane, et plus jeune candidat en lice avait annoncé sa candidature sur l’antenne de Radio Péyi et a effectué depuis plusieurs rencontres sur le territoire de la seconde circonscription.