La rémunération des prêtres de Guyane est à nouveau remise en cause
La Collectivité Territoriale de Guyane s'est de nouveau présentée devant le tribunal administratif la semaine dernière pour mettre fin à la rémunération des prêtres par la collectivité. Le délibéré sera rendu le 27 décembre prochain.
Il n’est pas simple pour la Guyane de se libérer d’une très ancienne disposition établie au XIXème siècle. En Guyane, c'est toujours une ordonnance royale de Charles X datant de 1828 qui régit la paye des prêtres. A cette époque, les prêtres avaient un rôle social très important dans le secteur de la santé et de l’éducation. Et en 1905, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en France n’a jamais été promulguée en Guyane. En 1946, lors de la départementalisation, lorsque la question de la rémunération des prêtres s’est posée, la majorité des élus ont déclaré vouloir continuer.
L’année dernière, la CTG avait déjà voulu arrêter avec la rémunération des prêtres mais le Conseil constitutionnel avait donné raison à l'Etat. Chaque mois, la CTG doit continuer à reverser le salaire des prêtres. Une situation que la collectivité aurait souhaité se défaire. Cela représente un coût de plus d'un million d'euros par an.
Le diocèse de Guyane vit une phase de transition
« Cette question dure depuis des années », déclare Monseigneur Emmanuel Lafont, évêque de Guyane. Le Conseil Général de la Guyane, sous la présidence d’Alain Tien-Liong avait déjà affirmer sa volonté de mettre fin à la rémunération des prêtres.
L’évêque de Guyane précise néanmoins que tous les prêtres de Guyane ne sont pas concernés par cette mesure. Sur les 43 prêtres, 13 sont pris en charge par la CTG. « Ce ne sont donc pas les prêtres de Guyane qui sont pris en charge mais 1/4 des prêtres », précise Monseigneur Lafont. « Depuis 2014, les choses se font progressivement. Je n’ai plus inscrit aucun prêtre au Conseil Général et maintenant à la CTG, ni remplacé ceux qui partaient », ajoute-t-il.