Crise migratoire : Des élus alertent l'Etat sur la situation migratoire
Une réunion sur la crise migratoire s’est tenue ce matin à la préfecture. Rodolphe Alexandre, le président de la CTG, ainsi que les parlementaires, Lénaïck Adam et Georges Patient ont rencontré le préfet concernant l’arrivée en Guyane de centaines de ressortissants haïtiens arrivés récemment en Guyane. Une incompréhension pour les élus :
« Il y a manifestement une forme de corruption politique qui vise à établir un trafic de personnes à partir d’un État qui subit des grandes difficultés économiques. On ne peut pas faire de la Guyane le centre de la misère du monde. La situation risque de dégénérer très rapidement en Guyane »
Rodolphe Alexandre, le président de la CTG
Il s’agit de plusieurs centaines de demandeurs d’asile qui ont été transférés d’Haïti vers le Suriname par des vols charters. Ces ressortissants Haïtien ont eu un laissez-passer pour franchir le poste de contrôle routier d’Iracoubo afin de se rendre à Cayenne et entamer leurs démarches de demande d’asile. D’autres sont encore à Saint-Laurent du Maroni dans l’attente.
Près de 555 personnes, dont des mineurs non accompagnés, sont arrivées au Suriname. Pour l’heure, 143 personnes munies d’un test PCR négatif de -72 heures ont reçu à Saint-Laurent du Maroni, des autorisations de passage pour franchir le poste de contrôle routier d’Iracoubo, afin de déposer leur dossier dans un délai de 48h auprès de la Plateforme d'accueil pour les demandeurs d'asile, selon la préfecture de Guyane
Une lettre commune adressée à Emmanuel Macron
Un courrier afin que « toutes les voies et tous les moyens soient mobilisés dans ce dossier », précise Rodolphe Alexandre. Les élus ont écrit conjointement cette lettre commune directement au président de la République, Emmanuel Macron et en copie au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ils demandent dans ce courrier un moratoire sur le droit d’asile politique en Guyane.
« Si la situation d’urgence autorise la mise en place de mesures restrictives de liberté, elle peut aussi autoriser la mise en place d’un moratoire pour les demandes d’asile d’autant plus qu’il est prouvé que ces immigrants sont le fait d’une organisation criminelle fondée sur le trafic d’êtres humains ».
George Patient, sénateur de Guyane
Les élus souhaitent également que l’ambassadeur d’Haïti en France soit reçu par le ministre des Affaires étrangères, pour « engager des discussions avec l’Etat voisin le Surinam afin de s’assurer auprès de lui que de telles pratiques cesseront une bonne fois pour toutes ».
Une situation « urgente » pour les services de l'Etat qui nécessite de la fermeté
Pour donner suite à la vague migratoire depuis Haïti vers le Suriname, qui impacte directement la Guyane, le préfet Thierry Queffelec rappelle les principes de base du droit d’asile et réaffirme la lutte permanente engagée par les services de l’État en Guyane contre l’immigration clandestine, ses abus et ses dérives.
« Dans ce contexte, une démarche diplomatique a été immédiatement avancée, entraînant une mesure forte avec le gel des vols entre Haïti et le Suriname depuis le 18 avril 2021. Des enquêtes sont réalisées en France, comme au Suriname, sur des possibles filières criminelles organisées, introduisant clandestinement des personnes sur notre territoire », annonce la préfecture.
Les services de l’Etat rappellent également l’utilité des deux postes de contrôles routiers (PCR) d’Iracoubo et de Régina dans la lutte contre l’immigration clandestine et ses filières. « Récemment des contrôles aux PCR ont permis l’interception de passeurs locaux organisant la circulation et l’hébergement des étrangers en situation irrégulière ».