« 10 minutes pour convaincre » : l’essentiel des propos du candidat David Riché
Le candidat David Riché a répondu aux questions de la rédaction de Radio Péyi. Le candidat sans étiquette, dont la suppléante est Josiane Bagadi, a été interrogé par Nicolas Mézil ce 27 février dans l’émission « 10 minutes pour convaincre », diffusée du lundi au vendredi après le journal de 13h et rediffusée à 17h50 et 5h20.
David Riché, candidat sans étiquette à l’élection législative partielle de la 2ème circonscription de Guyane, est âgé de 44 ans. Il est le maire de Roura, président de l’Association des maires de Guyane, 3ème vice-président de la CACL et président de la mission locale régionale de Guyane. Il avait décidé de se présenter à l’élection en juin 2017 dans 1ère circonscription puis a finalement renoncé.
Pourquoi vous vous présentez cette fois dans la 2ème circonscription ?
Il faut rappeler le contexte de l’époque. Après ma déclaration de candidature en 2017 sont arrivés les mouvements sociaux. Durant cette mobilisation, j’étais, en tant que président de l’Association des maires de Guyane (AMG), au cœur du sujet puisque notre bureau est devenu la maison où tout le monde se réunissait. Des élus de la CTG et les collectifs y venaient. J’avais pris conscience qu’il fallait un président de l’AMG fort. Et en tant que candidat, toutes mes déclarations auraient pu être interprétées comme des arguments de campagne. Il a fallu faire un choix qui m’a été pénible car je voulais vraiment aller aux élections. J’ai fait le choix de l’intérêt général sinon j’aurai continué. Ensuite, je le fais maintenant sur la 2ème circonscription car depuis 8 mois, il n’y a rien eu de fait. Je suis né en Guyane, je suis Guyanais. Quand je prends le pont du Larivot, je n’ai pas vu une barrière qui me dit « ici, 2ème circonscription ». Et je rappelle que la 2ème circonscription, je la connais bien. J’ai été suppléant de Chantal Berthelot dans la 2ème circonscription. J’ai œuvré à ses cotés. De plus, Roura est depuis peu dans la 1ère circonscription et puis en tant président de l’AMG, j’ai œuvré pour l’ensemble des communes.
Quels sont les principaux axes de votre programme ?
Le premier axe est la santé. On a des hôpitaux qui sont dans un état catastrophique. Aujourd’hui, on continue à mourir d’un AVC en Guyane. On fait le choix de l’aérien, on privilégie l’évacuation sanitaire, qui nous coûte 5 millions d’euros par an, au lieu de mettre de vrais plateaux techniques avec un vrai neurochirurgien. C’est inadmissible qu’on ne puisse pas faire la thrombolyse (ndlr la thrombolyse consiste à désagréger par médicament les caillots sanguins obstruant les vaisseaux sanguins quand on est touché par l’AVC). Depuis 2005, on ne fait pas le don du sang en Guyane. Tout cela à cause d’une punaise transmettant la maladie de Chagas. Quand on regarde autour de nous, le Suriname ou le Brésil ont réglé le problème. Ensuite, c’est l’éducation. J’ai l’exemple de certains élèves qui partent le matin à 6h et rentrent chez eux à 19h. Comment ces élèves ont le temps de faire leurs devoirs puis de diner ? Résultat, ils se retrouvent fatigués et on dira qu’on fournit des cancres. Je pense qu’il faut qu’on parle de façon sérieuse de cette situation dans certaines communes et villages. Et enfin, l’insécurité, même s’il y a des efforts de fait. Je rajoute l’emploi. Si on arrive à offrir davantage d’emplois aux jeunes, on pourra régler ce problème d’insécurité.
Autre dossier important en ce moment, la Montagne d’or. Quel est votre position sur ce projet minier ?
Je suis favorable. Si demain on me donne le même nombre d’emplois verts, j’arrête d’être pour le projet Montagne d’or. Parce qu’à Roura, on nous a fait le coup. On a mis sous cloche trente tonnes d’or en disant qu’il y aura des emplois verts. J’ai donné 120 ha en tant que maire pour le projet de Centre européen pour la biodiversité. Le résultat était zéro emploi vert ! Donc je suis pour sauver des milliers de jeunes qui sont dans nos rues sans avenir. Sur le plan environnemental, je serai très sévère. Ils vont détruire beaucoup moins que l’orpaillage légal et illégal en même temps. C’est 900 ha par an et Montagne d’or c’est 100 ha sur 20 ans. Et puis sur le plan économique, 2% de recettes, ça ne suffit pas. En tant que député, j’attaquerai le code minier pour que ces taxes soient plus élevées. Je demande tout de suite qu’on les fixe à 10%, ce qui pourra être un investissement pour la route du fleuve.
Demain mercredi 28 février, Davy Rimane, le candidat sans étiquette, sera l’invité de « 10 minutes pour convaincre » à 13h.