Bug Facebook : Pourquoi les principaux réseaux sociaux ont planté pendant six heures ce lundi
Ce lundi, une panne a bloqué trois des principaux réseaux sociaux mondiaux (Facebook, WhatsApp, Messenger et Instagram) pendant six heures. Une durée historiquement longue, ce qui en fait la panne « la plus importante jamais observée » par Downdetector, qui recense les signalements des utilisateurs, et qui aura impacté des milliards d’utilisateurs à travers le monde. « Nous présentons nos excuses à ceux qui ont été affectés », a indiqué Facebook ce lundi.
Que s’est-il passé ?
Ce lundi, entre 12h45 et 19h, 14 millions d’internautes ont rencontré des difficultés à se connecter, et des milliards d’autres ont été affectés : il était impossible de se connecter, d’envoyer des messages ou même de rafraîchir la page de ces réseaux sociaux. Tous ces services dépendent d’une seule entreprise : Facebook. Tout était en panne, jusqu’aux badges et boîtes mail des employés de l’entreprise. C’est ce qui expliquerait en partie la durée de la panne.
Il s’agirait d’un problème de réseau DNS (Domain Name System ou « système de noms de domaine »). Pour vulgariser, un DNS relie l’adresse IP (une suite de chiffre) et un site Web, avec une adresse Web bien plus facilement recopiable et lisible par des humains. ll serait impossible ou très fastidieux de se connecter à des sites internet uniquement avec l’adresse IP. Des problèmes de ce type sont déjà arrivés chez Facebook, mais le bug durait seulement quelques minutes.
Facebook possède son propre DNS, rendu inopérant ce lundi soir. Le problème précisément viendrait du BGP (Border Gateway Protocol), qui permet de relier les entreprises, opérateurs et fournisseur d’accès internet entre eux (notamment Facebook), et plus précisément des AS (pour Autonomous Systems).
Dans un communiqué, Facebook évoque un « changement de configuration défectueux ». Il n’y aurait donc pas eu de piratage ou d’hacking lors de cet incident, comme certains auraient pu le suggérer.
Quelles conséquences pour le groupe Facebook et pour les utilisateurs ?
De nombreux internautes conseillent de changer les mots de passe, en raison d’une potentielle fuite de données. Mais comme on le disait plus haut, rien ne laisse présager d’une cyberattaque pour ce qui est de la panne Facebook.
Une autre affaire est en cours en parallèle, concernant une prétendue fuite des données de 1,5 milliard de profils Facebook. Ces dernières seraient en vente sur le darkweb, à la suite d’une cyberattaque effectuée peu de temps avant le bug de Facebook, mais qui n’aurait donc rien à voir avec lui, constituant une simple coïncidence. Néanmoins, il faut là aussi avancer avec prudence. Une telle récolte de données serait inédite, et consisterait en un véritable exploit. Rien ne dit que cette rumeur est crédible et que les données ont bel et bien été volées.
Facebook, quant à lui, a clôturé en baisse de 4,9 % à Wall Street ce lundi, après avoir cédé quelque 6 % en séance : au total, la fortune de Mark Zuckerbeg a donc fondu de 6 milliards de dollars en Bourse.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
La panne venant de Facebook, elle a donc affecté uniquement les réseaux sociaux et les sites que le géant du numérique possède. Par exemple, Twitter, qui n’appartient pas à Mark Zuckerberg, n’a pas été affecté et ne s’est pas privé pour envoyer quelques piques à ses concurrents hors-services.
Les réseaux sociaux et messageries numériques fonctionnant encore ont été les grands bénéficiaires de cette panne. La messagerie Telegram est passée de la 56e à la 5e place des applications gratuites les plus téléchargées aux Etats-Unis, selon le cabinet spécialisé SensorTower. Twitter a également connu un afflux et de nouveaux comptes et connexions, à tel point que le site a, lui aussi, fortement ramé et a risqué plusieurs fois de planter également.