Un "passeport" pour simplifier le retour au pays des ultramarins
Chaque année, ils sont des milliers à quitter l’outremer pour se rendre dans l’hexagone ou dans un pays étranger. Pour la Guyane par exemple, selon l'INSEE, près de 40% des jeunes entre 21 et 29 ans partent pour aller chercher du travail ou continuer leurs études. Depuis ces dernières années, des associations et certaines collectivités ont multiplié les actions pour inciter les forces vives à rester ou rentrer au pays, mais sans réelle implication de l’Etat. La raison pour laquelle LADOM, l’Agence De l'Outre-mer pour la Mobilité, a annoncé qu’un nouveau dispositif va être créé : le Passeport pour le retour.
Cela démontre un changement de stratégie de la part de l’Etat, note le directeur de LADOM, Saïd Ahamada :
“Aujourd’hui, nous on finance les étudiants et les professionnels qui partent poursuivre leur formation, uniquement lorsque celle-ci n’existe pas sur leur territoire, c’est-à-dire qu’on répond à un principe d’égalité des chances. Mais on se met aussi au service des territoires qui manquent de compétences, où les chefs d’entreprises ont du mal à recruter sur certains métiers et on permet à ces territoires-là de faire venir des compétences qui ont été acquises par les ultramarins qui connaissent ces territoires dont ils sont originaires.”
Ce projet répond à une demande toujours plus importante en main-d’œuvre qualifiée et consciente des réalités des Outre-mers. Une première réunion s’est tenue la semaine dernière à Paris pour esquisser sa mise en œuvre.
“On est sur un dispositif inédit, c’est pourquoi j’ai souhaité réunir les associations des territoires pour discuter des obstacles au retour et des rôles des uns et des autres. [...] Nous avons évoqué la question du fret, du logement sur place, la question de l’inscription dans les écoles [...] Cette aide concernera trois champs : la mobilité (le billet d’avion), l’aide à l’installation et un accompagnement à s’installer sur le territoire d’origine”, précise Saïd Ahamada.
Une perspective alléchante mais tout le monde n’y aura pas droit. Pour bénéficier de ce “passeport retour”, il faudra réunir certains critères :
“L’idée c’est d’aider les personnes à rentrer pour un projet professionnel : soit une prise de poste, ou un projet de création ou de reprise d’entreprise”, anticipe le directeur général de LADOM.
Les associations alertent également sur la nécessité de créer un réseau pour faciliter l’accès aux offres d’emploi à celles et ceux qui ont quitté leur territoire d’origine depuis longtemps et qui n’ont pas accès aux opportunités locales qui se relaient au bouche-à-oreille.
L’interview complète de Saïd Ahamada est disponible sur nos plateformes de streaming.