Réunion sur la vie chère en Guyane : quelles solutions ?

Parmi les sujets abordés : le prix des produits alimentaires, la provenance des importations et l'impact de l'octroi de mer. La réunion s'inscrivait dans un contexte tendu, marqué par la grève des dockers des ports du Havre et de Rouen, qui a entraîné des retards d'approvisionnement et des rayons vides en Guyane.
Toutefois, un acteur essentiel manquait à l'appel : la CMA CGM, la compagnie maritime française était pourtant invitée. Une absence vivement critiquée par Yvane Goua, membre du collectif "Stop Vie Chère Guyane" :
"Ce qu’il en ressort, c'est le manque de respect envers le collectif et la population. Aujourd'hui, les rayons sont vides à cause des grèves portuaires et la CMA CGM prévoit un hub en Guadeloupe, ce qui va renchérir encore les coûts pour les citoyens guyanais."
Malgré tout, la militante se dit satisfaite des discussions avec la grande distribution et se félicite des pistes de travail engagées.
Jan Du, président des magasins U en Guyane, a également pris la parole pour proposer plusieurs solutions :
"Le transport est un enjeu majeur car tout est importé. Nous sommes confrontés à des normes strictes et à une discrimination tarifaire par rapport à l'Hexagone. Certains fournisseurs refusent de nous faire des tarifs avantageux. Nous devons intensifier le commerce avec nos voisins et soutenir davantage la production locale. L'État doit assouplir les règles pour nous permettre de commercer plus librement."
Jean-Luk Lewest, vice-président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), a également appelé à un effort collectif :
"Il faut structurer nos filières de production locale et arrêter de dépendre uniquement des importations. La Guyane compte 54% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Nous devons agir avant la fin de l'année."
L'octroi de mer, cette taxe appliquée aux importations, a été également pointé du doigt. S'il n'est pas question de l'annuler, plusieurs voix s'élèvent pour demander une révision du dispositif afin d'alléger la facture sur certains produits de première nécessité.
Deux réunions publiques sont prévues pour restituer ces travaux et impliquer davantage la population :
· Vendredi 4 avril de 18h30 à 20h30 au hall du Lycée Bertène Juminer à Saint-Laurent du Maroni.
· Vendredi 11 avril à l’amphithéâtre A de l’Université de Guyane, à Cayenne.