La Brique de Guyane aux normes ATEx, un nouveau cap franchi
À la question que représente la validation de cette ATEx pour La Brique de Guyane, Stéphane Lambert, le Président de l’entreprise, répond : « c’est un aboutissement car le processus était relativement long ». Il précise néanmoins être encore dans l’attente de la publication officielle « qui devrait se faire avant Noël ». Cette norme, délivrée par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, permettra à la brique de Guyane d’être utilisée pour le remplissage, ou en tant que mur porteur pour des constructions à venir :
« On avait déjà une reconnaissance qui était une certification de marquage CE. Le produit pouvait être vendu sans difficulté, mais il ne pouvait pas être porteur parce qu'il n'y avait pas de normes. Malheureusement en France, mais à peu près partout en Europe, il n'y a pas de normes sur la terre crue. Il y a tout à faire ».
Renforcer l’exportation et répondre au marché local
Le président de La Brique de Guyane confirme, par ailleurs, que le partenariat avec les magasins Leroy Merlin dans l’Hexagone devrait se renforcer d’ici mars avril 2023, avec une multiplication des points de vente. Plus de ventes directes auprès de promoteurs, constructeurs, sont également prévues.
La Brique de Guyane au salon du Bâtiment à Paris du 3 au 6 octobre 2022 (Photo : Facebook La Brique de Guyane)
Avec une capacité de production de près de 3 millions de briques par an, Stéphane Lambert assure pouvoir aujourd’hui répondre à un marché guyanais d’environ 1 000 logements par an. La prochaine étape pour l’entreprise est de viser la massification en termes de volume :
« Nous allons pouvoir monter en puissance rapidement, être plus indépendants, donc plus économiques. Nous continuons bien évidemment de viser le bas-carbone ».
Les Outre-mer avant-gardistes
Dans cette quête pour la préservation de l’environnement, La Brique de Guyane continue de vouloir innover :
« Nous nous sommes beaucoup ouverts au milieu de la Recherche, et ce, afin de pouvoir concevoir des plateformes d'éco matériaux en Guyane. Nous allons, par exemple, travailler la fibre et développer d'autres produits. Aujourd'hui, nous travaillons la brique, demain d'autres matériaux. Nous commençons à faire des enduits... Nous ferons aussi des briques beaucoup plus légères, pour apporter différentes réponses... Nous aurons une gamme complète ».
Stéphane Lambert indique d'ailleurs échanger régulièrement avec les acteurs d’un autre territoire ultramarin qui a, il y a quelques années, obtenu une ATEx pour sa maçonnerie de blocs de terre comprimée : Mayotte.
« Mayotte est pionnière en la matière. On travaille avec eux dans un programme de recherche pour essayer de calibrer la bonne façon de faire des unités de production de gros artisanats ou d'industriels de différentes tailles ; pour essayer de voir comment on peut faire pour apporter des réponses à des sites plus éloignés, voire isolés ».
La mutualisation pourrait se généraliser dans les territoires ultramarins. L'entreprise est également en lien avec les acteurs de la Nouvelle-Calédonie. C’est donc un réseau qui est en train de se mettre en forme, petit à petit.