Le Touloulou poursuit sa conquête du monde ...
Après son inscription au Patrimoine Culturel Immatériel national, la figure emblématique du carnaval Guyanais pourrait bientôt être reconnue au niveau mondial.
Depuis le 26 octobre dernier, le Touloulou est inscrit au patrimoine culturel immatériel national (PCI).
Le PCI est une catégorie de patrimoine issue de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l'UNESCO en 2003. Pour l’Unesco, le PCI est l'ensemble des pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. Selon Thomas Mouzard, conseiller à l'action territoriale, direction des Affaires culturelles de Guyane (DAC), « c’est parce que le touloulou répond à ces critères qu’il a été inscrit au patrimoine culturel immatériel national français ». Pour Monique Blérald, présidente de l’ORCG, l’inscription du touloulou, dans un premier temps, au patrimoine culturel immatériel national permet à certaines personnes de se servir de ce titre sur le plan touristique et économique. « C’est comme un label » rajoute-t-elle.
Une autre stratégie pour atteindre le Patrimoine Immatériel Culturel mondial
Plus ambitieux, l’ORCG, l’Observatoire régional du carnaval guyanais souhaite désormais que le touloulou soit inscrit au patrimoine culturel mondial. Une mission qui s’annonce déjà plus compliquée, ORCG espère avoir un accompagnement politique des collectivités. « Il faut un engagement fort des politiques » souligne Monique Blérald. Elle rajoute, "il faudra avoir des moyens techniques, logistique et humains." Pour se faire, un comité de pilotage sera créé avec des membres de l’ORCG, la DAC, la CTG, de l’association des maires, des médias et des comités carnavalesques. Le dossier devrait être présenté soit en 2019 ou 2021.
Monique Blérald, présidente de l'Observatoire régional du carnaval guyanais et le trésorier, Jean-Albert Villeroy (photo : A.BeharyLS)
Des ambitions pour le carnaval au niveau local
L’Observatoire régional du carnaval guyanais souhaite la création d’un musée et d’une Maison du carnaval. Certains souhaiteraient les deux en un. Selon Auxence Contout, écrivain guyanais, ce type de projet était déjà prévu à Kourou. Il consisterait à y présenter des expositions de costumes, une photothèque, vidéothèque et discothèque sur le carnaval Guyanais. « Nous sommes prêts. Nous avons recupéré quelques costumes des groupes Manaré, Les Porc épics ou Safari. Il nous manque plus que le lieu », annonce Armand Hidair, fin connaisseur de notre patrimoine.
Armand Hidair et Auxence Contout, des personnalités ayant œuvré pour le carnaval guyanais (Photo : A.BeharyLS)
Les membres de l’ORCG précisent que la Maison du carnaval pourrait être aussi un espace de travail pour les acteurs du carnaval. Durant le carnaval 2018, l’Observatoire régional du carnaval guyanais espère pouvoir répondre à l’invitation du carnaval de Nice.