L’énigme du naufrage de l'Edith Cavell refait surface 100 ans après
Une conférence dédiée à l’épave recouverte par la végétation aujourd’hui s’est tenue la semaine dernière au Camp de la Transportation, animée par Lucien Durand, directeur du port de l’Ouest et historien passionné de la navigation fluvio-maritime.
© Lucien Durand (Photo : CCOG)
L'accident survenu le 30 novembre 1924, avait d’ailleurs causé l'inondation de la salle des machines. Ce naufrage avait conduit le gouverneur de la Guyane de l’époque, Charles Jean Chanel, à sanctionner les deux pilotes du navire.
Un accident ou un acte délibéré ?
Pour Lucien Durand, la responsabilité des pilotes est loin d’être évidente :
« Je suis quasiment sûr qu’ils ne sont pas en cause. Il pourrait s’agir soit d’une erreur humaine sous l’effet de l’ébriété, soit d’une volonté délibérée de saboter le navire. »
Des documents d’époque, recoupés par le conférencier, ont également révélé des éléments intrigants, notamment une ancre dont l’absence avait été signalée par le capitaine au moment du naufrage.
© Epave de l'Edith Cavel sur le Maroni (Photo : A.BeharyLS / Radio Péyi)
Le mystère de l’Edith Cavell ne s’arrête pas là. Lucien Durand s’interroge toujours sur les motivations derrière cet accident :
« Que transportait ce navire anglais ? Pourquoi a-t-il parcouru autant de kilomètres ? Était-ce une perte volontaire ou un acte stratégique ? »
Des aménagements prévus pour sa mise en valeur
Un projet visant à éclairer l’épave pour la valoriser touristiquement est en discussion. Cependant, Lucien Durand reste prudent :
« L'éclairage doit être pensé intelligemment. Il serait regrettable que des équipements soient dégradés ou volés. Peut-être faudrait-il opter pour des dispositifs à distance. »
En attendant des réponses, l’histoire du Edith Cavell continue de fasciner les passionnés et de susciter des débats. Une énigme qui, cent ans après, n’a pas fini d’alimenter les récits sur les rives du Maroni.